Faut-il immigrer au Canada?

around-the-world-15384J’ai reçu quelques emails et messages Facebook me demandant si je trouve qu’immigrer au Canada est un bon choix de vie.  Je n’aime pas trop ce genre de questions parce-que je trouve qu’il est impossible d’y répondre. Il y a selon moi autant de réponses  à cette question que d’immigrés. Je vais quand même donner mon point de vue totalement subjectif. Mon billet s’adresse surtout à ceux qui songent à venir s’installer en tant que résidents permanents. Est ce que je conseille l’immigration au Canada? Je ne la conseille pas et je ne la déconseille  pas non plus. Nous avons tous des priorités différentes. Chaque expérience étant unique, mon parcours ne sera pas forcément le vôtre.

Même si je ne peux pas dire s’il faut venir au Canada ou pas, je peux cependant donner quelques petits conseils qui valent ce qu’ils valent. Le Canada comme tout pays a ses avantages et ses inconvénients; le tout est de savoir si on peut vivre avec. 

Préparer son projet. 
Avant de se demander si immigrer au Canada (ou dans n’importe quel autre pays d’ailleurs) est un bon choix, je pense qu’il est important de se demander pourquoi et comment on veut partir.  Je lis souvent des témoignages de gens qui prétendent partir pour les grands espaces et à cause de la morosité ambiante en France. Même si c’est une raison comme une autre. On peut aussi se demander si ça vaut le coup de tout lâcher pour fuir quelques râleurs et venir contempler les écureuils. Ce que j’essaie de dire c’est qu’il faut bien définir son projet.  Venez sur place, renseignez-vous, ça ne garantit pas forcément une immigration réussie mais au moins vous arriverez préparés. Il faut être conscient des ÉNORMES difficultés auxquelles on sera confronté.

L’humilité un must have.
Il faudra rester humble mais surtout s’adapter. Si vous ne pouvez pas vivre sans fromage ou que vous considérez qu’occuper un emploi en dessous de ses compétences est insultant, vous risquez de passer des moments très difficiles. Il faut vraiment être flexible, et intégrer que la plupart du temps, votre expérience acquise à l’étranger n’a aucune valeur ici. Accepter de tout recommencer est plus facile à dire qu’à faire.

Nouveau pays, nouvelle langue.
Comme je le disais ici, si vous n’avez pas un bon niveau d’anglais, la recherche d’emploi sera vraiment compliquée  dans les provinces anglophones et dans une moindre mesure à Montréal.
Le français n’était pas un prérequis pour le poste que j’occupe actuellement. Ils cherchaient un anglophone. Je travaille pourtant à Montréal. En un mot, prenez des cours d’anglais avant d’arriver.

Le mythe du cousin Canadien.
Les gens en France utilisent souvent l’expression « nos cousins Canadiens » pour parler des Québécois. Pour avoir immigré aussi bien en France qu’au Québec,  je peux vous assurer que ce sont deux peuples complètement différent sur le plan culturel. Je vais pousser jusqu’à dire que de mon point de vue ils ne parlent pas la même langue. Si votre objectif est de trouver un petit bout de France en Amérique du Nord, vous risquez d’être sacrément déçus.

Faire le deuil de sa vie précédente et être patient.
Le meilleur moyen d’être malheureux,  c’est de comparer sans cesse sa vie d’avant (celle qu’on a volontairement quittée donc) à la vie qu’on est en train de construire dans son pays d’accueil. Retrouver son équilibre et tout reconstruire prend du temps et il faut en être conscient. Une immigration réussie implique quelques sacrifices. La patience sera votre meilleure alliée.

Partir en famille, un réel défi.
Le plus dur dans mon immigration c’est le fait d’être partie avec ma famille. On a certes l’avantage d’avoir des gens avec qui partager cette belle aventure mais c’est aussi un challenge parce-que chacun a des attentes différentes et vit son immigration différemment. Il faut être prêt à affronter les problématiques  qui peuvent en découler.

Prévoir une porte de sortie, au cas où.
Il faut se préparer a l’éventualité que ça ne nous plaise pas et avoir une porte de sortie.
On a beau être préparé rien ne garantit que le projet aboutisse ou que la vie ici nous plaise.
Avant de partir, j’avais préparé un éventuel retour car on ne sait jamais. Venir ici sans argent ou juste avec le montant ridicule recommandé par la DGQ c’est mission suicide surtout avec des enfants.

Mon avis  (subjectif) sur  l’immigration en général.
Nous sommes venus au Canada pour des raisons essentiellement professionnelles. J’avais envie de voir autre chose.
Après 2 ans sur place, je peux dire que j’ai trouvé ce que je suis venue chercher puisque ma situation professionnelle  a évolué en bien que ce soit sur le plan matériel (salaire) et en termes de responsabilités.
Pour mon mari en revanche c’est un peu plus difficile. La banque reste un milieu hyper fermé.
Nous n’avons pas à nous plaindre sur le plan matériel et nous ne sommes pas malheureux mais je sais que nous ne finirons pas nos jours au Canada. Je vous expliquerai  pourquoi dans un autre billet.
Je pense que l’immigration au Canada est une bonne alternative pour les jeunes, les étudiants et les personnes vraiment prêtes à tout recommencer à zéro.
L’immigration est une expérience vraiment enrichissante. Si vous voulez tenter l’aventure allez-y mais soyez conscient que ce ne sera pas facile tous les jours.

Pour finir,  je vous recommande aussi la lecture de 3 articles qui abordent (sans langue de bois) le sujet de l’immigration canadienne:

Deux articles très complets écrits par Lisa du blog French with benefits que vous trouverez ici et ici

Et un billet sur lequel je suis tombée par hasard à lire ici



Catégories :Les Gaous au Canada

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12 réponses

  1. Je crois que les médias français (et les suppléments de L’Express…) ont contribué à donner une drôle d’image du Canada. C’est un peu comme regarder un reportage de Capital sur M6, quoi, tous les pâtissiers français ne font pas fortune à Vegas, tous les français n’ont pas les moyens de faire trois millards d’euro de rénovation dans leur maison, etc.

    À chacun son parcours, mais il faut être clair sur ses attentes dès le départ (pro, qualité de vie, etc.)

    • Et encore t’as loupé le spécial Los Angeles de 66 minutes la semaine dernière 😉 Je ne t’en dis pas plus il faut le voir !!!

    • Il y a les médias comme tu dis si bien mais certains partent pour de très mauvaises raisons et n’ont pas d’attentes réalistes. Genre je veux faire fortune en 6 mois. ..
      C’est le meilleur moyen de se casser les dents je trouve. Merci d’être passée! 😊

  2. C’est super rigolo parce que j’ai cliqué sur tes liens… et la dame de French With benefits parle de « nos amis belges » ^^ c’est un peu comme le mythe du cousin canadien ça hein !!! (je précise que je suis belge et mon amoureux français ^^). Bref, je ferme la parenthèse : ton billet tombe à pic !!! c’est exactement ça : bien définir son projet…

  3. Tu as tout dit, c’est une démarche individuelle, chacun cherche quelque chose de different dans l’émigration. J’ai toujours voulu partir et je suis ravie de l’avoir fait, mais je comprends ceux qui vivent mal leur expatriation.

  4. Tu as drôlement bien expliqué la chose. Par ici je vois ceux/celles qui viennent chercher les fées et les druides en Irlande… mais qui n’ont pas résolu leurs problèmes dans leur tête!!! La magie opère de l’intérieur…!

  5. Tres interessant, est-ce que tu peux un peu plus detailler « j’avais préparé un éventuel retour car on ne sait jamais »?
    S’agissait-il simplement d’avoir suffisamment de cote materiellement pour pouvoir revenir en France et y vivre le temps de trouver un emploi ou alors etait-ce un plan B plus elabore?

    « Nous n’avons pas à nous plaindre sur le plan matériel et nous ne sommes pas malheureux mais je sais que nous ne finirons pas nos jours au Canada. Je vous expliquerai pourquoi dans un autre billet. »

    -> On brule d’impatience 🙂

  6. C’est clair qu’il y a autant de migrants que de motivations… parfois obligations…
    Dans l’idéal, préparer tout cela est assurément une belle clé. Sans doute cependant que certains (notamment les personnes vraiment prêtes à tout recommencer à zéro) n’ont pas tous les moyens (financiers…) pour bien préparer leur départ, et là c’est difficile. De toute façon, migrer c’est dur… et c’est bien pour cela que l’accueil des migrants doit être au top !

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