Un Gaou à Vancouver : Didier

Didier
Vancouver est une ville qui m’a longtemps attirée mais la distance, le décalage horaire et la peur de ne pas trouver d’emploi ont eu raison de mes envies. Aujourd’hui, je vous propose le témoignage de Didier, un immigrant arrivé récemment à Vancouver avec sa petite famille. J’ai fait la connaissance de Didier via son blog et j’ai tout de suite adoré son style. Allez y faire un tour, vous ne serez pas déçu. Didier y donne des conseils pratiques et nous fait entrer dans un quotidien où se faire cambrioler par un ours serait presque banal! Voici le témoignage de Didier, que je tiens à remercier chaleureusement d’avoir accepté de répondre à mes questions et pour la magnifique photo qu’il a fournie pour illustrer l’article.

Pourrais-tu te présenter en quelques mots?

Je suis né à Paris, marié et père de 2 filles. J’ai vécu aussi bien en Europe qu’à Madagascar, pays où sont nés mes 2 parents.
J’insiste sur le mot Europe car c’est un continent que j’ai pu bien connaître grâce à mes études de gestion, mes activités professionnelles ainsi que les voyages touristiques.
J’ai par exemple passé 2 ans en Allemagne dans le cadre de stage professionnel et d’un échange universitaire. Curieusement j’adore parler la langue de Goethe, je trouve la construction des phrases logique et sa prononciation est plus aisée que l’ anglais.
C’est en devenant parent que je me suis intéressé au Canada. Avec ma femme, nous ne nous voyons pas bloqués dans ce fameux métro-boulot-conso-dodo parisien. Même si sur pas mal d’aspects notre vie était relativement confortable en France.
J’ai quitté la France en terminant sur une bonne phase professionnelle, et c’était important de terminer le cycle de cette façon.

Depuis combien de temps vis tu au Canada et sous quel statut?

Je vis au Canada depuis Août dernier avec le statut de résident permanent que nous avions validé été 2012 pendant des vacances à Vancouver.

As tu rencontré des difficultés pendant le processus d’immigration? Si oui lesquelles?

Je n’ai pas rencontré de difficultés particulières. Le processus a été très long (2 ans) car j’ai traîné pour remettre tous les documents.
Il y a une checklist de papiers et formulaires à constituer, les frais de dossiers et d’émission de la carte de résidence permanente ainsi que les frais de visite médicale à faire et à payer.

Où habitais-tu avant d’arriver au Canada et quelles sont les raisons qui t’ont poussé à tenter l’aventure?

Juste avant le Canada, nous vivions à Paris intra-muros.
Ce qui nous a décidé c’est l’envie d’offrir une éducation bilingue à nos enfants, et aussi de vivre cette utopie américaine où tout peut être possible, quelque soit ton origine sociale ou ethnique, à partir du moment où tu en veux vraiment.

Comment se sont déroulées ton installation, ton adaptation et ta recherche d’emploi?

Lors de mes précédents voyages j’ai pu faire connaissances avec différentes personnes sur place pour recueillir des conseils. J’ai été hébergé 10 jours chez des amis en Août dernier, ce qui m’a permis de trouver une location en moins de 10 jours. J’ai expliqué sur ce billet, les premières actions que j’ai effectuées.
Je me suis inscrit au programme Skillsconnect , qui permet à des personnes de niveau Bac+5 d’adapter leurs compétences aux besoins locaux et de mettre à jour le CV. C’est par le networking (réseautage) et en envoyant un CV que j’ai été contacté pour démarrer une mission en free lance de chef de projet informatique.

Quelle est la différence culturelle qui t’a le plus marqué?

Le côté courtois et discipliné des britanno-colombiens : file d’attente sacrée, remerciement du chauffeur de bus.
Le repas du midi au boulot comme à l’école autour du fameux « lunch-box ».
Il y a une certaine transparence dans les règles de vie commune que chacun doit respecter.

Quel aspect de la vie ici te plaît vraiment?

La présence forte de la nature.
L’efficacité dans les démarches administratives : dernièrement en 15 minutes j’ai fait tous les papiers de ma nouvelle voiture.
Le système scolaire qui convient au tempérament de mes enfants.

Quelles sont les plus grosses difficultés que tu as rencontrées ici ?

Étant fan de la bicyclette à Paris (mon outil de déplacement) je me sens quelques fois oppressé par ces gros 4X4. Je confirme l’automobile est roi en Amérique ! J’ai sous-estimé les difficultés d’être monoparental* dans un nouveau pays. J’ai quelque fois vraiment besoin de souffler 😉 même si les enfants restent un formidable moteur.
*NDLR- L’épouse de Didier n’a pas encore déménagé au Canada

Quels conseils donnerais-tu aux aspirants immigrants ?

Je vais insister sur l’état d’esprit à cultiver pour trouver sa place et être heureux ici : il faut être adulte et responsable. Je m’explique, l’État providence en Amérique comme au Canada est très faible : chaque individu doit dès lors apporter sa contribution.
C’est pour cela que faire du bénévolat pour des actions humanitaires a autant de valeur ici socialement qu’une expérience professionnelle.

Pourrais-tu donner le mot de la fin en une citation / proverbe ?

“Les obstacles sont ces choses effrayantes que vous voyez lorsque vous détournez votre regard de vos objectifs”– Henry Ford

Rendez-vous sur Hellocoton !



Catégories :Temoignages de Gaous

Tags:, , , , , , , , , , , , , , , , ,

5 réponses

  1. Le bénévolat a la même valeur ici aussi, c’est très important. Ça doit être anglo saxon.

  2. @Pomdepin. Cela peut être un choc culturel pour une personne qui n’a vécu qu’ en Europe. Le rôle de l’état en Amérique est faible (et ce système a ses défauts), donc c’est à chacun de faire preuve d’un grand sens civique.

    Exemple révélateur qui m’amuse toujours : je vois des drapeaux canadiens plantés devant des maisons ou accrochés sur les voitures; c’est moins visible sur leurs établissements publics.
    En Europe c’est le contraire : je vois le drapeau français sur chaque école publique , mairie mais rarement sur une voiture (hormis celle de François Hollande) ou sur une maison individuelle….

  3. Bonne chance Didier. Beaucoup de points communs avec les US. Vancouver est en effet une superbe ville avec la nature au pas de la porte ou presque. Merci pour cette visite chez madame Garou.

  4. J’adore ce genre d’article, j’Espere qu’il y en aura d’autres sur des immigrants hors Quebec

%d blogueurs aiment cette page :