Quand j’ai commencé à travailler, mon entreprise m’a fourni un ordinateur portable et des codes pour travailler de la maison si besoin. Ma première réaction à été de pouffer de rire…intérieurement. Je m’explique, je suis très professionnelle mais j’aime bien séparer ma vie privée du reste. Une fois passées les portes de l’entreprise, je n’aime pas penser au travail. Je préfère rester au bureau et faire autant d’heures supplémentaires qu’il faut pour terminer le travail, plutôt que de ramener des dossiers chez moi.
Mon père est un accro du travail; il a même aménagé un bureau à la maison. Quand il rentrait le soir, il ramenait pleins de dossiers sous le bras et bossait jusqu’au petit matin. J’ai toujours détesté ça!
En plus, à la maison, j’ai un contrat d’exclusivité avec un patron qui estime que dès l’instant où je suis dans les parages, tout mon temps lui appartient. Ce patron dont je vous parle, n’en a rien à faire que je sois aux toilettes, fatiguée, malade ou que j’ai besoin de temps pour moi. Quand il me voit, il me sollicite pour satisfaire chacune de ses exigences. Je parle bien évidement du mini gaou. Mon travail de maman, je le fais gratuitement et avec plaisir. Je l’ai choisi en toute connaissance de cause…enfin presque . Vous comprenez bien qu’avec un enfant travailler de la maison me semblait d’autant plus ridicule.
Les premier jours, je laissais mon ordinateur portable au bureau dans un casier fermé à clef. Je n’allais pas m’encombrer d’un appareil que je ne comptais pas utiliser. Puis ma responsable m’a demandé de prendre le portable à la maison chaque jour en quittant le bureau. En employée modèle, je me suis exécutée, avec toujours la ferme intention de respecter mes principes.
Tout se déroulait parfaitement (la vie d’employée au boulot, la vie de bonne maman et épouse comblée à la maison) jusqu’à la tempête de glace du mois de décembre. Il y a eu une coupure d’électricité au bureau et nous avons été contactés pour télétravailler. Ce fut ma première expérience et…j’ai adoré! Travailler en pyjama, pas de trajet à se farcir, aucun mélange d’odeurs désagréables le midi, pas besoin de faire semblant d’écouter ce collègue qui raconte (encore) ses dernières vacances au Bahamas. Un vrai bonheur. En revanche, ça demande beaucoup de sérieux et d’organisation. J’ai dû expliquer pendant de longues heures au mini gaou que même si j’étais là, je n’étais pas là et qu’elle ne devait pas me déranger. Inutile de preciser que ça n’a pas marché. J’ai fini par promettre de lui donner des bonbons (ça marche toujours) pour qu’elle arrête de faire irruption dans la pièce où je travaillais.
Depuis j’ai renouvelé l’expérience 3 fois. Deux fois à la demande de mon employeur qui avait besoin que je fasse des heures supplémentaires et une autre fois parce que mini gaou etait malade.
Je ne le ferais pas tous les jours mais j’ai vraiment apprécié travailler de la maison. De temps en temps, ce n’est pas désagréable. En revanche je me suis rendue compte que j’étais beaucoup moins productive chez moi qu’au bureau. Je n’ai pas réussi à me l’expliquer. Je ne pouvais pas travailler de la maison en France. Même si j’en avais eu la possibilité, je pense que ça aurait été très mal vu par mes responsables, ce que je comprends tout à fait. Dans mon entreprise à Toronto, ils sont assez ouverts avec les employés sur ce point. Il y a tous les jours des gens qui travaillent de chez eux pour des raisons diverses et variées: enfants malades, rendez vous chez le garagiste, raisons de santé, météo, coupure d’eau etc. Bien évidement ils préviennent à l’avance leurs responsables respectifs. Travailler de la maison reste néanmoins un privilège dont il ne faut pas abuser. J’ai d’ailleurs vu passer quelques rappels à l’ordre récemment.
Tout ceci dénote vraiment avec l’idée que je me faisais du monde du travail en Amérique du Nord. J’étais persuadée qu’on pouvait renvoyer sans ménagement les employés pour moins que ça.
Catégories :Une vie de Gaou
C’est très agréable de travailler à la maison, mais ça demande une sacrée organisation. Par exemple,ne pas lire les blogs des copines quand on a des cours à préparer! 🙂
J’adore ton exemple. Il y a aussi essayer de travailler avec la télé allumée 😉
Je suis multitâches, je peux faire les trois en même temps!
A Paris j’ai du faire 2 ans de télétravail…certes j’étais productif, mais j’étais aussi plus stressé, car il fallait gérer les soucis seuls, sans partager au voisin -collègue la galère. Le siège de la boîte était à Boston, et en hiver mes collègues américains étaient souvent en télétravail; fréquent dans le secteur informatique.