Il n’y a pas que Montréal …

Ne vous laissez pas berner par mon titre.  Cet article ne va absolument pas être une session de Montréal bashing, bien au contraire. Je lis souvent sur les z’Internet cette phrase « Il n’y a pas que Montréal au Québec … et au Canada ». Je la comprends tout à fait parce que c’est la vérité déjà car j’ai moi-même commencé mon aventure d’immigration en Ontario. J’ai, cependant, parfois un peu de mal avec les arguments avancés car je trouve qu’on généralise facilement.Si vous me suivez depuis le début, vous savez déjà que Montréal et moi ce n’était pas la grosse histoire d’amour. Mes premiers mois ici ont été super difficiles et Toronto me manquait terriblement. Des années plus tard mon point de vue n’a que très peu évolué par rapport à ce que je disais ici. J’aime la vie que je mène ici même si je ne trouve pas la ville en elle-même spécialement jolie. De manière générale il m’a fallu vachement un peu de temps pour apprivoiser ce pays qu’est le Canada.  Anyway, je me suis demandé en lisant cette fameuse phrase qui me sert de thirst trap titre, ce qui me plaisait vraiment à Montréal et pourquoi elle restait, pour moi, un bon choix en termes d’immigration.

Pour rappel, cette liste est non exhaustive, ce sont mes raisons, et elles n’engagent que moi.

Je ne suis pas faite pour vivre en région. Je n’aime pas spécialement les activités dans la nature pour être honnête, je m’en fiche complètement. Du coup c’était et ça l’est toujours d’ailleurs clair que j’allais vivre dans une plus ou moins grosse ville ; c’était limpide comme de l’eau de roche. Je comprends les avantages qu’il y a vivre en région (moins de monde, plus d’espace etc.) mais j’ai toujours été une citadine. C’est quelque chose qui changera peut-être avec le temps mais pour le moment, c’est ça qui est ma vérité.

Une ville à taille humaine
Montréal est une grande ville mais de taille « raisonnable ». Je m’explique même si ça reste une grosse métropole je ne le ressens pas ainsi. Je n’ai pas certains inconvénients que j’avais dans des villes comme Paris (surpopulation par exemple) ou Toronto (coût de la vie exorbitant) mais je garde les avantages de la vie en ville (transports en commun, accès a des services et à des loisirs variés par exemple). Une autre chose que j’aime vraiment à Montréal, c’est le fait que j’arrive quand même à avoir une vie de quartier.  J’habite dans un quartier plutôt familial, pas loin d’un métro (2 minutes à pied) et je paye un loyer raisonnable.  Je ne suis pas loin du centre-ville (c’était important pour moi) ; j’adore y aller mais je n’ai pas besoin de m’y rendre pour avoir accès à des services de base. Je fais tout dans mon quartier et à pied la plupart du temps. Il y a des bars, des restaurants, des épiceries, une fromagerie etc. A l’ère pre-covid, on avait même quelques festivals.  C’était important pour moi de ne pas être loin du centre-ville mais aussi de vivre dans un quartier où j’ai accès à pleins de commerce. Non je n’habite pas le plateau et ses logements vétustes, mal isolés aux loyers scandaleusement élevés. Il y a d’autres quartiers super sympas à Montréal

La situation géographique
Vivre à Montréal c’est avoir accès plus ou moins facilement à pas mal de destinations. Certes voyager coûte extrêmement cher mais si on a les moyens, c’est quand même facile de rejoindre plusieurs villes d’Europe (et d’Afrique) au départ d’ici. C’était un point important pour moi. Dans la mesure où on n’a pas énormément de vacances, j’apprécie le fait de pouvoir aller à Paris ou Bordeaux pour 4/5 jours pour des évènements familiaux parce que j’ai accès à des vols directs. Ça se fait plutôt bien et c’est vraiment cool d’avoir cette option.

Le côté cosmopolite
C’est une des choses qui m’enchante à Montréal (je le retrouvais aussi à Toronto) ; le fait que plusieurs communautés culturelles cohabitent. Même si on est bien loin de l’image fantasmée de melting pot des médias (les communautés ne se mélangent pas vraiment), on peut voir leur impact positif sur la ville et franchement ça fait du bien.  Cette une ville multiculturelle et je ressens vraiment l’influence de toutes ces différentes cultures et j’en profite pleinement.

La vie sociale
Montréal est une ville ultra vivante elle l’était avant la pandémie en tout cas et c’est très agréable. Une des choses qui me fascine au Canada c’est la facilité à organiser des activités quelques soit la météo. Ce côté créatif (qu’on retrouve aussi dans d’autres villes canadiennes) m’impressionne beaucoup. Je râle souvent contre l’hiver et j’ai tendance à hiberner mais c’est vraiment par choix. J’aime le fait que la ville ne se met pas complétement en berne juste parce qu’il fait -20 degrés.

Le bilinguisme
Vivre à Montréal c’est avoir la possibilité de vivre en français et / ou en anglais. Je le dis souvent sur le blog mais je parle plus souvent anglais que français ici. Je vois aussi les avantages du bilinguisme sur Mam’zelle G qui bien que scolarisée dans le système francophone est quasiment bilingue.

Le marché de l’emploi
Entendons-nous bien, loin de moi l’idée de vendre une ville qui serait un eldorado de l’emploi. Ce serait en contradiction avec la réalité du terrain et malhonnête. Le chômage et les galères pour trouver un emploi qualifié surtout en tant qu’immigrant sont réelles (j’en ai parlé plusieurs fois sur le blog). Dans certains secteurs, trouver un travail reste un vrai parcours du combattant. Le marasme économique dû à la pandémie est lui aussi une triste réalité. Cela étant dit, je trouve que dans mon domaine (Supply Chain) et dans l’industrie où je travaille (secteur pharmaceutique), le marché de l’emploi à Montréal reste dynamique. Si je me cantonne à mon expérience personnelle (car c’est ce dont il est question dans ce billet), rien que les 6 derniers mois, j’ai été contactée 4 fois par des recruteurs pour des postes intéressants.

La facilité de concilier vie de famille /vie professionnelle.
Vivre à Montréal en étant maman est vraiment plus facile pour moi que ça ne l’était à Paris ou à Toronto. A Paris je passais énormément de temps dans les transports et le télétravail n’était pas une option. On avait les outils pour le faire mais l’entreprise était contre. A Toronto, c’était plus compliqué aussi d’allier les deux. Il fallait montrer qu’on était super productif du coup c’était un peu difficile d’avoir un équilibre entre les deux. A Montréal j’ai moins ce problème. Je passe moins de temps dans les transports / sur la route et j’ai un emploi du temps beaucoup plus flexible ce qui me permet de concilier ma vie de maman et celle de working girl.

L’hiver à Montréal ou rien
C’est l’hiver, lorsque Montréal se drape dans son manteau de neige, qu’elle est le plus agréable. C’est beau n’est-ce pas ? T’y a cru ou pas ? L’hiver et tous ses acolytes (neige, verglas, températures négatives etc.) reste et resterons mes ennemis jurés. La météo ne rentre pas dans la liste des raisons qui me font aimer cette ville bien au contraire…

En conclusion
Pour finir sur une note plus sérieuse, il serait idiot de ma part de dire qu’il n’y a que Montréal qui vaut le coup au Canada lorsqu’on immigre.  Quand je débarquais, j’hésitais entre Montréal, Toronto et Winnipeg. Pendant un moment, mon cœur penchait pour Winnipeg parce que j’y ai de la famille et que ça pouvait aider à mon intégration. J’ai fini par choisir Toronto car je pensais avoir plus de chance de trouver un travail rapidement et j’ai eu raison.  Je ne savais pas à l’époque que je la quitterai 2 ans plus tard pour Montréal.  Le choix de la ville où on débarque est vraiment propre à l’individu de mon point de vue. Je pense que chaque immigration est unique oui j’ai encore casé ma phrase fétiche, que tout le monde n’est pas fait pour l’immigration sorry not sorry. En vérité je vous le dis, la ville d’arrivée dépend du domaine de travail des rêves et des aspirations de tout un chacun. Pour moi, actuellement, il n’ y a que Montréal…



Catégories :Les Gaous au Canada

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2 réponses

  1. Montréal est un choix logique pour pas mal d’immigrants francophones, faut pas se voiler la face. Après, effectivement, c’est intéressant d’explorer d’autres options. Y’a finalement pas tant de villes que ça au Canada, donc pour ceux qui veulent s’installer en milieu urbain, pas dur de faire un petit tour d’horizon.

    Ce qui m’agace parfois c’est l’attitude d’immigrants (français, surtout) qui n’ont jamais mis les pieds au Canada et pour qui aller ailleurs qu’à Montréal est même pas envisageable. Le Canada, c’est un pays, pas juste une ville, quoi…

    • Je suis d’accord avec toi a 100%. Si tu veux vivre en milieu urbain une fois au Canada les options ne sont pas enormes surtout si tu ne parle pas anglais. Apres oui je peux comprendre que ça agace de voir un pays aussi grand reduit au Plateau Mont-Royal 🙂

      Bonne Annee Zhu! 🙂