Un Gaou au Canada : les amis

J’entame ma septième année d’immigration au Canada et on me demande souvent s’il est facile de se faire des amis. C’est une question avec laquelle j’ai beaucoup de mal comme la plupart des questions qu’on me pose concernant l’immigration pour la simple et bonne raison que chaque expérience est unique. Il faudrait que je compte le nombre de fois où j’ai utilisé cette phrase sur ce blog. Je ne suis certes pas en mesure de répondre pour tout le monde mais je peux néanmoins parler avec une bonne dose de subjectivité de ma petite expérience.

Je me suis fait quelques amis mais ce n’est vraiment pas beaucoup si je compare au temps que j’ai passé ici. J’ai énormément de connaissances mais des amis, des gens sur qui je peux compter dans les moments difficiles, je n’en ai que très peu ici. J’avais déjà des amis de longue date ici avant d’arriver je n’ai donc pas nécessairement ressenti le besoin d’aller vers les autres. De plus mon cercle est très réduit parce que je suis de nature réservée, plutôt solitaire et introvertie.  Je trouve cependant, qu’il est facile de se créer un cercle social dans une ville comme Montréal. Malgré mon caractère, je n’ai jamais eu de mal à trouver des gens avec qui boire sortir faire la fête. Je n’ai pas non plus eu des grosses difficultés à me faire des amis. Je dois cependant avouer que ça prend un peu de temps pour nouer des liens solides trust issues Tsé. Mes amis sont pour la plupart des immigrants issus de la diversité comme moi. J’ai aussi des amis Canadiens ; ils sont anglophones pour la plupart.  Ce n’est pas vraiment surprenant dans la mesure où je passe beaucoup de temps à l’ouest de l’ile de Montréal ; ce côté de la ville est plutôt anglophone. Trouver des amis Canadiens est aussi une question qui revient souvent. Je ne comprends d’ailleurs pas trop cette obsession à vouloir des amis d’une certaine nationalité. Je peux comprendre le besoin de se rapprocher des locaux, mais en ce qui me concerne, les affinités prendront toujours le dessus sur le passeport de la personne que j’ai en face.

Je n’ai quasiment pas d’amis Français rencontrés ici ; les Français de mon entourage sont ceux que je connaissais déjà en France. Je ne sais pas à quoi c’est dû mais ça ne m’inquiète pas plus que ça. En réalité, on s’en fout ; revoir le point passeport mentionné ci-dessus. Je tiens quand même à préciser que contrairement à la majorité de mes compatriotes Gaulois, (petite généralisation complètement assumée pour la route) je n’évite absolument pas les Français. Je suis même convaincue que l’entre soi c’est comme ça qu’on dit communautarisme quand il s’agit des gens du Plateau-Mont-Royal est bénéfique. Rien de tel que des gens de ta communauté pour comprendre et échanger sur les difficultés que tu traverses en tant qu’immigrant. Ce sont les seuls qui comprennent la douleur que tu ressens quand des gens qui utilisent l’expression « se mettre en CHEST » pour dire « torse nu » viennent te parler H24 des anglicismes des 2/3 parisiens qui travaillent dans la comm.

Les lieux de rencontre…

Les amis rencontrés ici sont pour la plupart des gens avec qui j’ai travaillé à un moment ou a un autre.  Contrairement à ce que je lisais sur les forums avant d’arriver, je n’ai pas fait de rencontre grâce à Mam’zelle G. Je croise des gens à son école mais les relations restent cordiales et superficielles.  Je n’ai pas non plus tissé de liens avec les parents des ses amis. On communique pour coordonner les anniversaires et autres sorties ça c’était en l’an 2 avant le confinement des enfants mais ça ne va pas plus loin.

J’ai aussi fait quelques rencontres via des amis que j’avais déjà ici.  Mais encore une fois, je ne suis pas du genre hyper sociable et je ne vais que très rarement vers les gens ; ça a forcément pesé dans la balance.

Avoir des amis qui sont pour la plupart des immigrants signifie aussi que j’ai dû faire mes adieux a plusieurs reprises a ceux qui ont décidé de rentrer ou qui ont été affectés ailleurs pour le travail. Chaque départ est toujours un moment de questionnement et de remise en question de ma propre expatriation. Les aurevoirs restent des moments assez difficiles mais c’est le jeu ma pov’Lucette ça fait partie de l’aventure.

Loin des yeux,…

J’ai gardé quelques amis en France et au Sénégal mais ce sont des amis d’enfance pour la plupart.  A part eux, je n’ai plus vraiment d’amis en France. Avec le temps et la distance, on a commencé de moins en moins à prendre des nouvelles et puis les liens se sont distendus tout naturellement. Le quotidien prend le dessus et un fossé se creuse doucement mais sûrement. Nous ne sommes pas fâchés, il n’y a aucune animosité entre nous, c’est juste que nous n’avons plus grand-chose à nous dire tant nos réalités sont différentes. C’est juste la fin de leur chapitre dans mon histoire et vice versa…

Pour finir, je dirais que je trouve qu’il n’est pas plus difficile de se faire des amis au Canada que dans d’autres pays où j’ai vécu.  Les différences culturelles jouent un rôle majeur dans les relations humaines ; comme partout finalement.  Ma plus grande difficulté a été de comprendre le langage non verbal et les codes sociaux. Une fois que j’y suis arrivée, les choses ont été un peu plus simples. Le côté hyper chaleureux des gens ici a été source de pas mal de malentendus. Les gens abordent toujours très facilement et mais ça ne va pas plus loin ; les relations restent superficielles. Mais avec le temps et un peu de patience j’ai fini par me créer mon petit cercle d’amis…

 

Source de l’image ici 



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4 réponses

  1. J’ai beacoup aime! Belle article!

  2. Je pense exactement la même chose! Mais je pense quand même que c’est un peu difficile de se faire des amis. Lol.
    Par contre, j’ai toujours mes amis de France que je revois a chaque fois que je pars en France!

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