Apprentie maman, Gaou’s edition

Il y a quelques jours, je suis tombée sur une vidéo ou un adulte malmène un enfant en lui faisant peur. L’enfant avait fait une bêtise et pour lui donner une leçon, on l’humilie, on lui fait peur, on filme le tout et on poste sur les réseaux sociaux. C’est la énième vidéo de ce style que je vois en ligne et à chaque fois ça me fout en l’air ça me brise le cœur.  Loin de moi l’idée de me poser en donneuse de leçon c’est un gros mensonge je juge, je désapprouve et je vais écrire une longue diatribe pour expliquer pourquoi je ne suis pas d’accord.
Franchement je ne comprends pas que des adultes (des gens qui sont en position de force donc) fassent du n’importe quoi des choses de ce genre sous couvert d’éducation, d’obéissance et de discipline. Ça me bute choque à chaque fois.

J’ai été élevé dans un environnement très strict et dans lequel la discipline était un must have. Pendant mon enfance et mon adolescence, c’était normal de tabasser d’utiliser les sévices corporels et l’humiliation comme préceptes d’éducation. De mon temps (je ne sais pas si ça a changé depuis mais je l’espère sincèrement), c’était normal qu’un adulte frappe et humilie un enfant.  Le but était de faire obéir et de discipliner l’enfant. Pour atteindre cet objectif, tous les moyens étaient bons quitte à mettre en péril l’épanouissement et la santé mentale de l’enfant. Les professeurs nous bastonnaient punissaient régulièrement. Le bâton et la chicote faisaient partie inhérente du systeme d’éducation.

Il y avait aussi les humiliations en tous genres infligées par n’importe quel membre de la famille et / ou du voisinage qui pense avoir la légitimité de participer à l’éducation de l’enfant. Je peux vous raconter plusieurs anecdotes dans lesquelles un adulte, use de la violence,  tient des propos humiliants et ou choquants à mon encontre sous couvert « d’éducation et ou de discipline ».

Une des choses que je me suis promis en grandissant, c’est que mes enfants ne subiraient pas ce genre de violences.  Je ne connaissais pas le terme éducation bienveillante ou parentalité positive à l’époque, mais je savais que ces choses, ces violences physiques et ces propos humiliants n’avaient aucun effet bénéfique sur la petite fille et la jeune fille que j’étais, bien au contraire.  Ces méthodes que je trouve inacceptables ont eu un effet dévastateur sur moi. L’adulte que je suis devenue se bat au quotidien contre des maux qui sont les conséquences directes de ce genre d’abus. Je ne vais même pas m’étaler sur les effets qu’ils ont eu sur mon estime et ma confiance en moi notamment.

Avec Mam’zelle G, je fais attention à mes faits et gestes, tout le temps. Je n’use pas de la violence, physique ou verbale. Je ne lève pas la voix. Je ne pense pas qu’elle comprenne mieux si je crie. Je garde toujours en tête que c’est une enfant mais ça ne m’empêche pas d’être respectueuse lorsque je m’adresse à elle. Ce n’est pas toujours facile, je suis un être humain en proie aux émotions comme tout le monde mais je me remets souvent en question et je m’assure d’utiliser des propos positifs et bienveillants. J’essaie tant que faire se peut de m’adapter, d’être ouverte et surtout de communiquer avec elle. Je fais de mon mieux pour me rapprocher le plus possible du genre d’adulte dont j’aurais eu besoin en grandissant.  Pas de cris, pas de hurlements pas de coups, non rien de tout ça. J’apprends tous les jours à être la maman dont elle a besoin, à faire des compromis et à m’adapter à son petit caractère bien trempé.

Je ne manque pas pour autant pas d’autorité et ma fille n’est pas incontrôlable. Elle obéit, fait des bêtises aussi (chose tout à fait normale pour un enfant) et s’exprime.

Je me prends souvent des remarques de proches qui trouvent que je suis trop laxiste parce que ma fille n’a pas « peur de moi ». Elle n’a pas peur de discuter, de remettre les choses en question et de poser des questions aux adultes. Tchiiiip suivi d’un roulage des yeux pour ces gens Ça ne m’émeut pas du tout. Dans ma famille on part du principe que tout le monde doit participer à l’éducation des enfants. C’est une valeur que je chéris (on en reparlera) mais je trouve qu’elle donne parfois lieu a de nombreuses dérives.

Loin de moi l’idée de me poser en parangon de vertu. Ma mère me dit toujours qu’il n’y a pas d’école pour devenir parent. On apprend sur le tas et on fait de son mieux. Je ne suis pas non plus en train d’affirmer que ma fille est parfaite. En revanche je persiste et je signe en réaffirmant que les violences, les sévices et humiliations en tout genre comme outil d’éducation, c’est un gros non en ce qui me concerne. Vous pouvez commenter dans le respect et la dignité mais vraiment la team «gneUgnEu oN m’A dOnné la feSséE et on m’A taBaSsé Je nE sUiS PaS moRt dOnC j’apPrOuvE… », épargnez-moi s’il vous plaît.

Pour finir, je vous invite à lire cet excellent billet de la blogueuse Best of D sur la parentalité positive.

 

 



Catégories :Le coins des petits Gaous, Le Gaou est fâché, Shenanigans

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