Pourquoi je vis à l’étranger ?

J’ai reçu la semaine dernière un sondage me demandant de lister les raisons qui me poussent à vivre à l’étranger. Ça m’a fait réfléchir ; c’est une question qui revient souvent (de plus en plus depuis que je suis au Canada), surtout de la part de mes proches. En fait on me demande pourquoi je suis partie loin dans le froid là-bas
Même si je me pose souvent la question tous les hivers en fait , j’ai trouvé intéressant de faire une petite liste des raisons pour lesquelles je suis partie a l’étranger. C’est parti !

Par obligation
La première immigration m’a été imposée par mes parents. Je ne parle pas de ma naissance même si techniquement je pourrais la compter comme une immigration forcée dans la mesure ou je suis née à l’étranger mais de ma première vraie immigration, lorsque j’ai quitté le Togo. Je n’ai pas vraiment eu le choix. Mes parents avaient déjà décidé que mon frère et moi ne resterions pas à Lomé. Notre destination finale était la seule inconnue. Après un bref passage en France nous avons finalement atterri au Sénégal (moi) et … en Allemagne (mon frère). J’ai ensuite été contrainte (encore par mes parents) de quitter le Sénégal pour aller faire mes études en France. Je n’avais pas le choix. J’ai cependant tenté de négocier en vrai je les ai supplié en pleurant à chaudes larmes de me laisser rester une inscription à l’université de Dakar. Mes parents n’ont absolument pas été émus par mes états d’âmes.

Pour m’enrichir
J’ai pris la décision d’immigrer au Canada une première fois pour m’enrichir. Je suis venue non pas pour l’argent mais en programme d’échange pendant mes études. J’avais besoin de sortir de ma routine universitaire et j’ai pensé que ce serait un bon moyen de m’exposer à un autre type d’enseignement, dans une langue étrangère. C’est comme ça que j’ai découvert Montréal et Toronto.

Par goût de l’aventure
J’ai toujours eu envie d’expérimenter autre chose. Je sais que ça peut paraitre étrange mais quand je reste trop longtemps à un seul endroit, j’ai l’impression de m’enraciner. C’est une sensation vraiment étrange ; je n’ai jamais eu envie de m’établir, d’acheter une maison ou de faire des projets sur 10/15/20 ans, au même endroit. J’ai envie / besoin de bouger, de découvrir de nouvelles choses, de sortir de ma zone de confort et de me pousser dans mes retranchements. Ça me stimule ; je pense que j’ai la bougeotte…

Par choix
Mon immigration la plus récente a été un choix conscient et non réfléchi. Je voulais quitter Paris, la France et aller vers d’autres horizons. J’ai fini au Canada mais ce n’était pas une fin en soi pour moi. J’étais ouverte à d’autres destinations avec des températures plus clémentes et je serais allée avec plaisir dans ces pays si j’en avais eu l’opportunité.

A cause de ma famille de Nomades
Je viens d’une famille (au sens propre team Fulani comme au sens figuré Team Niak, z’etrangers ET citoyen de rentre chez toi) de Nomades. Immigrer a toujours fait partie de ma culture familiale. De ce que je sais, mes ancêtres ont immigré au Togo et mon Grand-père immigra lui aussi en Angleterre dans un premier temps, puis ensuite au Ghana. Mes parents ont eux aussi eu longtemps le statut d’immigré. Ce que j’essaie de dire, c’est que j’ai toujours eu autour de moi des gens, qui vivaient à l’étranger par choix ou par obligation.
Du coup, le statut d’étranger / immigré m’a toujours paru comme étant quelque chose d’ordinaire, de « normal » même s’il m’a toujours fascinée.

Par envie d’indépendance
J’ai une très grande famille qui est parfois intrusive qui me fournit avec dévotion, un soutien et des conseils non sollicités utiles. Tout cet amour m’a submergée durant mon enfance et mon adolescence. L’adulte que je suis aujourd’hui a compris que vivre à l’étranger est un très bon moyen de prendre un peu de distance  profiter de cet amour tout en le préservant pour les générations futures.

Pour apprendre une nouvelle langue
J’aime cette sensation que je ressens quand j’apprend une nouvelle langue et que je la maitrise enfin. Ce sentiment d’appartenance qui m’envahit quand j’arrive enfin à me faire comprendre dans la langue de l’autre. C’est un vrai bonheur pour moi; je pense que l’immersion est le meilleur moyen d’apprendre une langue. Je me souviendrais toujours de ce que j’ai ressenti la toute première fois que j’ai compris un sous-entendu dans une conversation en wolof. J’étais tellement heureuse.
Aujourd’hui grâce à mon immigration au Sénégal je peux regarder «Maitresse d’un homme marié » sans avoir à attendre les sous titres…. Waaw waww!

Parce que je sais que je peux rentrer à tout moment
Ça peut sembler paradoxal mais c’est une des choses qui m’a aidée à chaque immigration ; le fait de savoir que j’ai au moins un « endroit », une famille où retourner si je le souhaite. Généralement, j’évite de regarder en arrière quand je pars, mais ça fait du bien de savoir qu’il y a un endroit, un pays, une ville qui voudra bien de moi si jamais mon immigration ne se passe pas comme prévu.

Et vous, vous êtes plutôt nomades, sédentaires ou les deux ?

 

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Catégories :Une vie de Gaou

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6 réponses

  1. Cc la couze!! Moi j’ai envie de me casser aussi en permanence !!😅😂🤣😂 Aller découvrir d’autres horizons, voir d’autres cultures…
    Tu écris bien en tout cas ✌🏿💋❤️

  2. Totalement nomade 🙂
    Si enrichissant de découvrir de nouveaux paysages et de nouvelles personnes. Je ne me vois pas vivre au même endroit pour toute ma vie. Même si parfois j’envie ceux et celles qui ont des racines solides.
    J’espère que tout va bien pour vous, Madame Garou.

  3. 100% nomade! Je ne sais pas pourquoi j’ai toujours considéré que ce n’était pas parce que j’étais née en France que je devais y rester (sans pour autant ne pas aimer ce pays!) 🙂 Comme toi, je suis contente tout de même d’avoir des points d’attache. C’est aussi pour ça que d’avoir la nationalité canadienne était symboliquement important pour moi, tout comme je renouvelle religieusement mon passeport français qui n’a pas servi depuis 10 ans.

    • Je te comprends completement. J’ai toujours mon Passeport Togolais. Il ne sert plus vraiment depuis 5 ans mais ça me rassure de l’avoir 😊

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