10 ans au Canada! #Bilan

Bonjour – Hi! Ça va faire plus de 3 ans que je n’ai pas posté de billet sur le blog. On reviendra en détail sur les raisons de cette GIGA pause (une pandémie, des fiançailles, 3 grossesses, 1 bébé, un taff de girl boss, plusieurs deuils, un mini déprime, la taxe de bienvenue super malvenue…) si ma vie vous intéresse.  Aujourd’hui je reviens surtout vous parler d’immigration (attention billet décousu ET kilométrique) ; parce que 10 ans au Canada, c’est assez de recul pour faire un petit bilan.
Pour rappel je suis arrivée à Toronto avec quelques valises, un mari, une fille et sans travail. 10 ans plus tard, je vis à Montréal, je suis Canadienne,  j’ai acheté une maison, j’ai un fiancé, 2 enfants et un travail ultra stimulant. Mon bilan si vous me demandez est plus que positif; jamais dans mes rêves les plus fous, je n’aurais imaginé que ma vie ici allait se dérouler ainsi. Même si ce n’est pas facile tous les jours, si c’était à refaire, je le referrais mille fois.

Avant de commencer, je vais faire quelques petits rappels:

  • Tout ce que j’écris est basé sur mon expérience. Si la tienne est différente God Bless!
  • On peut échanger en bonne intelligence; je ne tolère pas les commentaires insultants haineux.
  • Il m’arrive d’utiliser des anglicismes / des mots anglais parce que life is short c’est beaucoup plus rapide à taper que la vie est trop courte pour tout traduire H24

Maintenant qu’on a établi le minimum en termes de règles de savoir vivre sur mon blog, rentrons dans le vif du sujet. Je ne peux pas condenser toute une décennie dans un billet; je vais faire une liste de points négatifs et de points positifs dans ce billet qui risque d’être le premier d’une série. Je ferais aussi des petites vidéos /stories sur ma page Instagram (geriatric millénial ou pas faut vivre avec son temps) pour parler un peu plus en détail de mon expérience d’immigrée qui navigue sur les montagnes russes de l’immigration.

Quelques points négatifs…

#1 – Après plus de 10 ans ici, l’éloignement reste un GROS POINT NOIR de mon immigration.  La majorité de mes proches vit en Afrique. Je vais en France mais je n’ai pas mis les pieds sur le continent depuis 2017 à cause du prix des billets qui est excessif pour la famille de 4 que nous sommes. Mes parents vieillissent et ne peuvent plus se déplacer aussi facilement. J’ai vécu plusieurs deuils récemment et quand on est aussi loin, c’est d’une violence inouïe.

#2 – L’accès aux soins; je ne parle pas de la qualité des soins mais bien de l’accès. C’est toujours très compliqué d’avoir un RV médical, surtout avec des spécialistes, même avec un médecin de famille. En revanche ce n’est pas un problème spécifique aux immigrants; j’ai des collègues nés ici qui ont le même souci. On se retrouve à faire pas mal d’auto médication et je trouve que c’est moyen comme alternative…

#3Le coût de la vie inflation sa mère wesh; quand je suis arrivée, c’était abordable si on ne compte pas les compagnies internet et téléphones qui étaient déjà en mode racket OKLM en 2013. Ce n’est plus le cas depuis la pandémie. Tout est excessivement cher pour une qualité qui laisse souvent à désirer et les prix continuent à augmenter. Quand je suis arrivée de Toronto, je trouvais que Montréal était une ville très bon marché; c’est de moins en moins vrai.

#4 – La surconsommation et l’accès au crédit ; c’est hyper facile d’être surendetté ici.  L’accès au crédit est très facile et la surconsommation encouragée. J’ai mis beaucoup de temps à comprendre le système financier et je pense sincèrement que ma peur bleue des dettes a été ma chance dans ce pays. C’est très facile de se retrouver dans la m*rde dans une situation précaire surtout en tant qu’immigrant parce qu’on ignore comment le système fonctionne.

#5 – L’hiver et la météo en général; à part l’automne et ses belles couleurs de cartes postales, la météo que j’ai expérimenté ses 10 dernières années aussi bien à Montréal qu’à Toronto est souvent dégueulasse. De la neige et du verglas à n’en plus finir l’hiver, un printemps inexistant avec ses pluies diluviennes, un été ou les moustiques font des heures sup et le soleil fait le minimum syndical, trash je vous dis. Je fais avec parce que je n’ai pas le choix mais walaye c’est chaud…

Maintenant que j’ai fini de chialer, on va passer à mon top 5 lunettes roses!

#1 – Ma carrière est sans doute ma plus grande réalisation en tant qu’immigrante. Je vais être honnête, je pense avoir eu beaucoup de chance parce que mon expérience dans le milieu du travail ici a toujours été positive en général. J’ai tout de suite trouvé un emploi dans mon domaine en arrivant à Toronto et j’ai enchainé les expériences en 10 ans. Depuis 2 ans j’occupe un poste dans une entreprise québécoise (ma première expérience dans une entreprise francophone ici) et tout se passe plutôt bien malgré les différences culturelles. Est-ce que le plafond de verre existe ici aussi? Oui cependant, il m’a l’air un petit peu plus haut que dans les autres pays où j’ai travaillé.

#2La sécurité. J’habite à Montréal à quelques minutes du centre-ville et je me sens hyper en sécurité surtout en tant femme. Je laisse Mam’zelle G sortir en transport en commun avec ses amies, je ne le ferais pas à Paris. Comme dans toutes les grandes villes, Montréal a ses enjeux et ses défis en termes d’insécurité mais JE (pronom personnel sujet de la première personne) trouve que c’est quand même safe pour une grande ville.

#3Le système scolaire; pour l’avoir expérimenté en tant qu’étudiante à plein temps et à temps partiel mais aussi en tant que parent d’élève, je trouve le système ici assez intéressant. En tant que parent, j’ai expérimenté le système public et une des choses qui m’impressionne c’est la disponibilité du personnel. Tout est fait pour accompagner l’enfant et l’aider à réussir. Ça demande beaucoup d’implication de la part du parent mais si on est prêt à travailler avec l’école, le personnel (enseignants, directeurs et personnels de soutien) est accessible et se rend disponible pour assurer que l’élève est pris en charge comme il faut. En revanche, d’autres parents que je fréquente m’ont expliqué que mon expérience positive vient sans doute du fait que mon enfant scolarisé est mineur et en bonne santé.

#4 – Le multiculturalisme, même si le melting pot à la Nord-Américaine est un mythe (chaque communauté vit en silo), je trouve que c’est plus facile pour moi d’être une femme noire, darkskin, de moins en moins jeune, en surpoids, divorcée, avec un gros nez, qui rêve de danser en string pailletés à Toronto Caribana et qui a 2 baby daddies à Montréal. Le racisme ici est réel et il y a aussi des gens qui vont juger mais c’est beaucoup plus subtil et moins pesant au quotidien que dans les autres pays ou j’ai vécu.

#5 – Le processus d’immigration, pour avoir fait le processus d’immigration en France et ici, j’ai trouvé le processus canadien beaucoup plus simple. J’étais en mesure de dire si je remplissais les conditions pour avoir mes papiers ou pas. En France ce n’était pas clair mon sort dépendait toujours de l’humeur de la fonctionnaire à la préfecture et / ou de la position de la lune.

En 10 ans, j’ai vécu pas mal de désillusions, en effet, la route de l’immigration est pavée de sacrifices et d’incertitudes.  Mon bilan est certes positif, mais la vie que je mène ici aujourd’hui est le résultat d’un travail acharné, de nombreux sacrifices et de nuits sans sommeils. Immigrer, surtout avec un enfant, n’est pas chose facile. Ça demande (selon moi), une bonne santé physique ET mentale (à cause l’accès aux soins tout pourri et de la solitude), une bonne dose d’humilité et une grande ouverture d’esprit (pour apprendre à vivre dans une société dont on ne connait pas les codes),  beaucoup d’économies (l’installation coûte cher) et une volonté à toute épreuve.

Je vous donne RV ici pour continuer la discussion sur la vie au pays des caribous parce que 10 ans c’est long et des points j’en ai en masse!

 

Post Scriptum: 

#1: Si tu as lu tous les 1373 mots de ce billet, mille mercis et cœur sur toi!

#2 : Source de l’image ici 



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