Canadienne ou pas Canadienne?

Aujourd’hui Je reviens après une longue absence pour aborder un sujet qui revient souvent dans mes conversations avec mes amis ces derniers temps. Si vous suivez bien le blog, vous savez que ça fait 4 ans (jour pour jour) que je vis au Canada. Eh oui ça passe vraiment vite ! On en reparlera d’ailleurs bientôt ; j’ai prévu de faire un billet sur mes 4 années ici…

Je suis arrivée via le programme de résidence permanente. Avec ce programme d’immigration, on a tous les mêmes droits qu’un citoyen Canadien excepté le droit de vote. Ce visa de résident, donne aussi la possibilité (si on a bien respecté les règles de résidence) de demander la citoyenneté Canadienne après 4 ans soit 1460 jours. C’est calculé au nombre de jour près et chaque jour passé à l’extérieur du Canada est pris en compte pour déterminer la date à laquelle on peut envoyer sa demande sa nationalité. En gros plus vous voyagez, plus il voudra de temps pour être citoyen. Comme je suis ici depuis  assez longtemps (enfin presque) c’est tout naturellement que mes proches me demandent si oui ou non je compte devenir Canadienne. Il y a encore quelques mois, la question ne se posait pas vraiment ; je devais rentrer en France avec ma famille.

Mais depuis que ma situation personnelle a changé, je me pose la question. Je dois avouer que je n’ai pas encore trouvé de réponse. Ceux qui me connaissent dans la vraie vie savent que je ne conçois pas vraiment que l’on puisse prendre la nationalité d’un pays « juste au cas où ». Une citoyenneté ce sont certes des droits mais ce sont aussi des devoirs. Si on n’a aucune intention de remplir ces devoirs de citoyens ou si on a aucun attachement au pays, je ne vois pas trop pourquoi on en prendrait les papiers. C’est ma façon de voir les choses, mon opinion. Elle est ce qu’elle est. J’ai vécu plus de 10 ans en France avant de demander la nationalité. J’aurais pu l’avoir avant par mariage mais ça ne m’intéressait pas tout simplement parce que je ne me sentais pas du tout Française. Je peux pourtant vous assurer que mes renouvellements de carte de séjour se faisaient chaque année dans les larmes et le sang au prix de nombreuses humiliations Préfecture de Créteil si tu nous lis, je ne t’embrasse pas. #representle94 quand même

Bref, j’ai fini par demander la nationalité Française non pas parce que c’était pratique mais parce-que je la voulais réellement. Il ne me viendrait jamais à l’esprit d’y renoncer ou de dire que je ne suis Française que sur papier comme je l’entends souvent. Je sais que cette déclaration est le fruit de blessures nombreuses et profondes subies par ceux qui la prononcent mais ce n’est tout simplement pas mon histoire.

 

Alors et la nationalité Canadienne dans tout ça ?

 

Je dois vous avouer que j’y pense de plus en plus. Même si tout n’est pas rose tous les jours, le Canada est un pays que j’ai appris à apprécier quand il n’y a pas de tempête de neige ou de verglas. Cependant, même si retourner en France n’est plus vraiment d’actualité, je ne me sens pas tout à fait Canadienne. J’ai l’impression d’être en cours de mutation. Comme si j’étais mi – canadienne, mi râleuse mi Togauloise. Oui c’est étrange comme image mais je n’ai pas mieux. C’est vraiment particulier comme état. Pour la nationalité Française ce fut plus facile quand j’ai pris la décision, elle n’impactait que mon illustre personne. Aujourd’hui il y a aussi Mam’zelle G à prendre en compte. Elle dit se sentir aussi Canadienne que Française. En c’est tout à fait normal dans la mesure où elle a vécu la première moitié de sa vie en France et l’autre moitié ici. Mais elle est encore une enfant et je ne souhaite pas lui faire porter une décision aussi lourde de conséquences.

Il y a aussi un dernier point qui n’est pas négligeable et qui me fait hésiter. Je vous dis souvent que je suis Sénégalaise de cœur. Je suis née et j’ai vécu là-bas pendant plusieurs années mais je n’ai jamais pris la nationalité du pays de la Teranga. Prendre la nationalité Canadienne équivaudrait oh la conjugaison de malade! à renoncer pour de bon à devenir Sénégalaise un jour. Apparemment, on a droit à 3 passeports – citoyennetés maximum ; et puis je n’ai pas l’intention de collectionner les papiers. Si je deviens Canadienne, ce sera la dernière fois que je prends une nationalité. Je n’ai pas non plus l’intention de renoncer à mon passeport togolais. Vous l’aurez compris, je suis en pleine réflexion et en plein questionnement. Je suppose que je finirai par devenir Canadienne un jour ; reste à savoir combien de temps il me faudra pour finir ma mutation et répondre à toutes ces questions que je me pose depuis quelques semaines…

 

 

 

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Catégories :Les Gaous au Canada

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13 réponses

  1. Moi aussi je suis passée par là et je l’ai plutôt vu comme une chance. .. surtout pour les enfants. Le Canada est un pays avec ses bons et ses mauvais côtés mais c’est un pays en paix où les enfants peuvent grandir en toute sécurité. C’est important, de nos jours….

  2. Je viens de finir 4 ans aussi ! Et de mon cote c’est sans hesitation je vais demander la citoyenneté ! C’est tellement evident pour moi, le Canada est mon pays de coeur et j’y suis très attaché !!! 🙂

  3. beau blog. un plaisir de venir flâner sur vos pages. une belle découverte et un enchantement.N’hésitez pas à visiter mon blog (lien sur pseudo)
    au plaisir

  4. Je viens de commenter sur Facebook mais je partage ton dilemme. Bonne chance pour tout. Hugs.

  5. C’est intéressant d’entendre les questionnements des immigrants sur ce genre de question et les raisons qui les poussent dans une direction ou une autre.

    Mon avis très théorique car je n’ai jamais vécu une expérience d’immigration est que ton choix va dépendre de ce que tu veux faire de ta vie (et de celle de ta fille) plus tard.

    En termes de possibilités (ex: travail, éducation, soins de santé), c’est certain qu’elles sont plus grandes dans un pays développé comme la France et le Canada.

    En termes de qualité de vie, c’est encore vrai pour plein de trucs (ex: paix sociale, paix politique, niveau de vie) mais il faut voir si sa vie sociale est intéressante car un certain nombre d’immigrants sont incapables de s’adapter à une autre culture et certains vont même dresser un mur entre eux et les gens de la place ou encore, ce sont les gens de la place qui vont dresser ce mur si ils voient que cet immigrant a un comportement qui leur déplait.

    Il y a aussi le sentiment d’appartenance et l’endroit où se trouve son coeur à prendre en compte.

    Alors, pour faire un bon choix, il faut donc bien se connaître, bien savoir ce que l’on veut et surtout prendre le temps nécessaire pour y réfléchir tout en sachant que plus longtemps on reste à un endroit, plus les chances sont grandes qu’on s’y attache et qu’on ne veuille plus le quitter et cela est particulièrement vrai pour les enfants.

    Évidemment, il arrive des situations où les enfants se sont parfaitement bien intégrés à leur nouvelle vie mais pas les parents et quand ils quittent bien alors les enfants se retrouvent complètement déracinés du monde qu’ils connaissent le mieux (quand ce n’est pas le seul) car ils y ont passé la plus grande partie de leur vie.

  6. C’est un questionnement légitime ! J’approche des trois ans sur le sol canadien et la question fait son chemin. Certains immigrants de mon entourage attendent de « se sentir » Canadiens avant de lancer les démarches, mais je vois les choses dans l’autre sens : c’est en acquérant la citoyenneté que je me sentirai pleinement Canadienne. Je suis attachée à ce pays et j’ai envie de jouir de mes pleins droits et devoirs de citoyenne, mais pour que j’arrive à me voir autrement que comme une immigrante, je pense qu’il m’en faudra passer par la citoyenneté.

    • J’aime beaucoup ton approche. J’imagine que c’est un questionnement que doivent avoir tous les immigrants à un moment donné. Merci pour ton commentaire ! 🙂

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