S’empoisonner en mangeant ou se ruiner, là est la question…

Mon titre est inutilement alarmiste mais il traduit parfaitement ce que je ressens depuis quelques temps.
L’alimentation à toujours été tout en haut de ma liste de priorités. Je suis une gourmande (non assumée) et manger occupe une place importante dans ma vie.
J’ai beaucoup voyagé et je me considère comme étant plutôt ouverte niveau alimentation. J’aime découvrir de nouvelles saveurs. Tant qu’on ne me sert pas de reptiles, d’insectes ou de rongeurs, je veux bien faire un effort pour sortir de ma zone de confort.

Quand je suis arrivée au Sénégal j’ai eu beaucoup de mal avec la façon dont s’alimentait ma famille. Ma mère est végétarienne, elle ne nous a jamais interdit de manger de la viande mais comme nous mangions souvent à la maison la plupart des repas étaient végétariens. Ça m’a fait bizarre (physiquement et moralement) de passer de ce régime alimentaire sain à un menu dont viandes, graisses et féculents étaient les principaux ingredients. De plus la cuisine togolaise est très différente de la cuisine sénégalaise. Si je voulais être perfide nationaliste je dirais que la cuisine togolaise est beaucoup plus riche et variée que celle du Sénégal. Mais je ne suis pas à ce point mesquine..
Quand je suis arrivée en France, j’ai dû revoir toute mon alimentation. Nouveau pays, nouveaux codes; il a fallu s’adapter une fois de plus. De plus en France je vivais seule; j’étais responsable de ce qui entrait dans mon frigo et dans mon estomac. J’ai tout simplement repris les habitudes alimentaires de ma maman en y rajoutant  de temps en temps de la viande blanche.

Ce que j’essaie de dire avec cette diarrhée verbale ce long texte c’est que je suis consciente que chaque pays a des codes alimentaires différents et qu’en tant qu’immigrant on doit s’adapter. C’est tout à fait normal.

Mais je ne me suis jamais vraiment interrogée sur la provenance et la qualité  la nourriture qui atterrissait dans mon assiette avant d’arriver en Amérique du Nord.

C’est simple chaque fois que je vais faire les courses dans les supermarchés ici, je suis dégoutée et pas seulement par les prix.  J’ai l’impression d’empoisonner ma famille à chaque fois que je mets une denrée alimentaire dans mon panier. J’ai l’impression que tout est bourré de pesticides et d’OGM;  que la viande est aux hormones et aux antibiotiques. Les produits transformés (biscuits, gâteaux etc.)  sont quant à eux bourrés de sucre et de sel, saturés de matières grasses, c’est effrayant. Je pourrais aussi parler des colorants, des exhausteurs de goûts et autres cochonneries qu’on ingurgite sans s’en rendre compte. Même les produits laitiers ne m’inspirent  absolument pas confiance.

Au fil du temps j’ai commencé à lire les étiquettes et à tout analyser. Mon mari m’appelle l’intégriste de l’étiquette. Je peux passer 5 bonnes minutes à tenter de les décrypter. Comme les produits sont totalement différents de ce que je connaissais, je suis complètement déboussolée même après 2 ans sur place.
J’ai commencé à acheter des produits bio, c’est cher mais ça a l’air un peu plus sain que le reste. Même si je dois avouer que parfois je me demande si le terme bio n’est pas juste un label marketing créé de toutes pièces pour extorquer de l’argent aux gens comme moi. Je commence aussi à faire beaucoup de choses moi même. Je n’ai jamais pris de plats cuisinés; je les trouve dégueulasses mais j’achetais certains gâteaux et des biscuits. Même si je déteste faire les pâtisseries, je m’y suis mise et je n’achète quasiment plus de produits transformés.

Connaissant  mes talents de pâtissière, Monsieur Gaou était très réticent à l’idée de remplacer ses petits gâteaux au chocolat par des cakes faits par moi. Mais il a fini par s’y faire aussi. Seule Mam’zelle Gaou  râle de temps en temps parce que le contenu de sa lunch n’est pas aussi «cool» que celui de ses petits camarades qui (selon ses dires) ont des cochonneries industrielles en tous genres pour la majorité.

Je vais de moins en moins dans les restaurants type grill qui sont selon moi une version « chic » des fast food. De toute façon ces endroits sont aussi des temples du gaspillage. Les portions y sont gargantuesques; avec le temps, tout cet étalage de nourriture fini par me mettre mal à l’aise. À chaque fois qu’on y va on revient avec des restes qui peuvent faire 1 voire 2 repas pour nous 3. Nous sommes pourtant de gros mangeurs.

En revanche je n’ai pas arrêté la bière. Ma mère a toujours dit que la bière est une excellente source de céréales et il faut toujours écouter sa mère…

Plus sérieusement, je vais au marché depuis peu, les produits y ont l’air un peu plus sains que dans les grosses chaînes de supermarchés. Encore une fois tout ceci traduit juste mon impression. J’ai énormément de difficultés à décrypter les informations concernant la qualité et la traçabilité des produits.

Dans un monde idéal j’irais me fournir directement chez le petit producteur du coin et je ferais absolument tous mes produits à la maison. Mais je n’ai ni le temps ni le talent nécessaire.

Et vous, vous êtes vous déjà trouvé face à un dilemme de ce genre ?

 

Source de l’image ici



Catégories :Une vie de Gaou

26 réponses

  1. Moi, j’habite à la Réunion, une île où les commerces de proximité sont encore bien fréquentés! Moi je vais au marché et je m’approvisionne en viandes fraîches à la boucherie tout près de chez moi! En fait oui si je vais en grande surface je suis confrontée à un dilemme sur quoi acheter de bon!

    • C’est génial d’avoir des commerces de proximité aussi accessible. Je sais qu’il y a des choses à Montréal mais je ne connais pas encore assez bien la ville. Et puis je me demande aussi si ça vaut vraiment le coup de traverser la ville en long, en large et en travers pour faire ses courses .
      Merci d’être passée 😊

  2. Oui, je suis dans cette phase de « repenser mon alimentation ». Je viens d’un pays où tout ce qui entrait dans mon corps était « bio », on ne connait pas vraiment (ou très peu) les pesticides en tout genre alors arrivée en France, j’ai dû vraiment revoir ma manière de me nourrir. Et j’ai pris la décision de « bien » manger, de sacrifier la quantité pour privilégier la qualité. Je ne mange pas de produit de luxe, je ne mange pas de viande rouge et je n’achète que des produits estampillés bio même si je me doute que ce n’est pas si innocent qu’on veut bien nous le faire croire…je me fais un resto de temps en temps quand même mais récemment j’en ai découvert un végan et bio donc…je vais devenir une habituée je pense. Oui, ça me revient cher mais tant pis c’est un sacrifice à faire, je préfère ne pas aller au ciné toutes les semaines et manger sainement…

    • Je fais de plus en plus de plats végétarienne aussi. Je trouve qu’on mangeait trop de viande toute façon. Ce n ‘est pas évident à mettre en place surtout que mon chéri c’est le bon vivant pour qui manger sans viande ce n’est pas vraiment manger. Mais j’essaie de les habituer en douceur sans forcer le truc. De toute façon quand il lit antibiotiques sur la viande bah ça lui donne pas super faim …

  3. J’aime beaucoup ton blog! Bravo 🙂
    Je commente très rarement mais je le lis régulièrement.
    De mon côté, je loue un carré dans un jardin communautaire afin de cultiver certains légumes que j’aime beaucoup ainsi que les tomates, poivrons etc. Je me suis inscrite aux systèmes de CSA depuis quelques années. Donc je reçois un panier chaque semaine de légumes provenant d’une ferme locale. C’est vraiment dommage comme l’alimentation a tellement changé au fil des années!

    • Bonjour Amina!
      Une ex mariste comme moi c’est super ça! Je vois que tu connais mon prénom on devait être de la même promo. On était dans la même classe? Autant je me souviens bien des visages les prénoms en revanche zéro. Ne sois pas vexée hein 😕
      Tu plante tes légumes toi même ? 🙌🙌
      Wow j’admire! Je suis nulle quand il s’agit de m’occuper de plantes. J’ai tué un cactus une fois…😂
      Bises et merci pour le blog!

  4. de plus en plus inquiète de ce que l’on met dans nos aliments, on a changé nos habitudes… un peu. Le bio, on aimerait… mais c’est cher et rare (zéro en produits frais ou presque) sur l’ile. On mange moins de viande… mais de la locale… j’ai envie de croire qu’il y a moins de merde dedans… bref… c’est souvent le dilemme quand je passe à l’hyper du coin.

    • Eh oui c’est toujours pareil est ce que le local est mieux? Ici en tout cas la viande est surtout locale et bourrée d’hormones et autres saloperies. Ils m’ont presque dégoûtée de la viande.
      De toute façon on fait comme on peut hein…

      • a chaque fois qu’on va au canada on est surpris (et pas en bien) par la taille des fruits… 😦

  5. C’est un peu (beaucoup) ma formation de base l’agriculture et l’alimentation :-), et c’est un sacré avantage pour décoder les étiquettes, savoir décrypter les infos, comprendre les modes de culture… Pratique en tout cas ! Bon courage pour te dépatouiller dans ces dilemmes !

    • Ah la chance! C’est que pour nous qui n’y connaissons rien c’est juste une horreur mais avec le temps ça rentre. Doucement mais ça rentre 😊

  6. Je vérifie chaque étiquette, surtout que j’achète aussi des plats préparés surgelés pour le midi. (Oui ben… y en a qui sont pas mal du tout et y a pas autant de cochonneries dedans qu’on ne le pense !!)

    Surtout faire attention au sodium… Parfois tu as des plats à 1800 mg… Genre le max que tu peux prendre en une journée. Mais les Canadiens sont à 4000 mg par jour a priori…

    Le bio c’est hyper cher, en France j’en achetais beaucoup mais ici… Surtout que si tu vois vraiment une différence en bouche et bien fais le moi savoir parce que moi non !

    • Bah le bio c’est pas vraiment une question de goût mais vraiment de qualité en fait.
      Ah oui le sel c’est juste affreux; ça et le sucre dans le pain…

  7. Pareil, je lis les étiquettes MAIS j’opte aussi pour le côté pratique. C’est à dire que je vais au supermarché (mais que je lis les étiquettes, donc, et que je choisis les produits), je prépare 90 % des plates (sauf une pizza surgelée de temps en temps) MAIS je ne fais pas tout à la main (genre j’achète le pain, je ne le fais pas, idem pour les yaourts, mais je ne mange jamais de plat au micro-onde, je cuisine légumes, féculent, etc.). Bref, je navigue entre « éviter les dégâts » et ne pas tomber dans la parano qui complique vachement la vie. J’peux pas bouffer que bio, aller au marché, etc.

    • Oui il faut que ça rester pratique. Ne ne fais pas mon pain mais j’en mange beaucoup moins que lorsque j’étais en France. Je le trouve moins bon et bourré de sucre. Idem pour les yaourts.
      Il fait que ça reste pratique comme tu dis.
      J’ai aussi adapté mon alimentation je fais des recettes plus rapides et je m’organise différemment, au lieu de cuisiner tous les jours je fais plusieurs plats le dimanche par exemple …
      Je ne verse pas (encore ) dans la parano. Je mange juste différemment 😊

  8. Il faut continuer part écouter le conseil de ta maman en ce qui concerne la bière, c’est l’essentiel 🙂

  9. Je te comprends super bien puisque je vis aussi en Amerique du Nord. Tout comme toi j’aime manger et surtout de bons produits frais. Alors je cuisine aussi et je recherche les petits magasins qui offrent plus de choix par rapport aux provenances. Quand je dine dehors je fais aussi l’effort de trouver les restaus qui travaillent avec les fermiers locaux. Il y en a de plus en plus aux US et mieux encore que bio les produits qui ne voyagent pas sont meilleurs. Je partage 100% ton souci. Bon appétit!

  10. Je partage totalement ce souhait de manger plus sain ! Je vis en France mais j’avoue ne pas trop m’y retrouver. Pour les légumes autant que possible recours aux petits producteurs locaux, pour la viande par contre le contrôle me semble plus compliqué. En ce qui concerne le poisson, le tout frais juste sorti de la mer reste très cher pour une famille de 5 personnes, alors c’est grande surface ou surgelé. J’essaie de lire au maximum les étiquettes mais ça n’est pas évident.

  11. Et oui! Triste réalité.
    Tout comme Amina, je commande depuis peu un panier de légumes par semaine émanant d’un rassemblement des fermes locales. Le rapport qualité-prix est raisonnable et ainsi, nous mangeons plus de légumes que d’accoutumé☻.
    Je fais également ma pâtisserie bien que mes compétences dans le domaine sont discutables.

  12. Mais c’est tellement vrai ! La façon dont se nourrissent les nords américains est proprement effrayante. Et pourtant, ils ont une culture de la diététique, sur ce qu’est une alimentation équilibrée etc, qui leur est inculquée dès le plus jeune âge à l’école,. Mais tu t’aperçois que pour eux, une salade de fruits industrielle bourrée de glucose ajouté, c’est identique à un fruit. Qu’une barre de céréales bourrée de graisses et de sucre, c’est un aliment santé. Que des « nuggets », c’est un morceau de viande. Ils n’ont aucune notion que manger sainement, c’est avant tout manger à base d’aliments premiers cuisinés simplement, avec un peu d’huile et des épices.

    Acheter dans les supermarchés est pour moi compliqué, je n’y achète que quelques aliments, toujours les mêmes. J’ai la chance énorme d’habiter Montréal. J’achète beaucoup certains produits à Jean Talon, le jambon de « Porc Meilleur » est meilleur que celui qu’on trouve en France et pas si cher. J’y achète aussi des lardons (enfin il faut les couper soi-même) meilleurs qu’en France pas très cher non plus. Alors qu’en supermarché ici ces produits sont immangeables. A droite de cette boutique, tu as un boucher qui vend de la viande de qualité, mais je suis comme toi, je n’aime pas trop la viande donc j’en achète très peu.

    J’achète aussi mon emmental et mon fromage à raclette à la fromagerie à l’intérieur du marché. J’ai payé plus de 50 dollars aujourd’hui pour 1 kg d’Emmental et 400 g de fromage à raclette, mais c’est pas grave, au moins je ne mange pas de la merde.

    Trouver des fruits corrects et qui ne soient pas à prix booming est souvent compliqué. La seule chose bien meilleure qu’en France, ce sont les fraises du Québec. Pour le reste, soit la qualité est identique (bananes, pommes, poires), soit c’est souvent compliqué MEME en les achetant au marché. La qualité est très variable et ça a tendance à me gonfler…

    Le pain ici, je n’en ai pas encore trouvé un vraiment bon. Je les fais moi-même.

  13. Bonjour les paranos de la bouffe !

    D’abord, vous devez savoir que l’espérance de vie des canadiens est LÉGÈREMENT SUPÉRIEURE à celle des français comme le montre cette capture tirée de cet article:
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_esp%C3%A9rance_de_vie

    Ensuite, il faut savoir que le style de vie a un impact bien plus grand sur l’espérance de vie que la nourriture mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il est recommandable de manger n’importe quoi.

    Voici les quelques règles SIMPLES d’une bonne longévité:

    Un MUST:
    * Ne pas fumer ou respirer la fumée secondaire.
    * Faire de l’exercice chaque jour et maintenir un poids santé.
    * Organiser sa vie pour ne pas être stressé.
    * Ne pas boire trop d’alcool.

    Un GOOD TO DO:
    * Consommer beaucoup de légumes.
    * Privilégier la consommation des bon gras (poisson, huile d’olive, gras monoinsaturés).
    * Limiter sa consommation de mauvais gras tel que les gras trans (huile hydrogénée) et les gras saturés (beurre, fromage, viande rouge, charcuteries).
    * Privilégier autant que possible la viande blanche (car maigre) à la viande rouge (car grasse).
    * Limiter sa consommation de produits fumés (viandes, poissons).
    * Limiter sa consommation de sucre et de sel.

    COMMENT LIRE LES ÉTIQUETTES
    Il faut savoir que les ingrédients sont TOUJOURS indiqués par ordre de quantité décroissante (c’est la loi au canada). Donc, le premier ingrédient de la liste est celui que l’on retrouve en plus grande quantité.

    LES PRODUITS BIO
    Le seul avantage des produits bio sur les non bio, c’est les pesticides et là, il faut savoir que la quantité présente dans les fruits et légumes est vraiment infime car le dernier arrosage est toujours fait LONGTEMPS avant la récolte et cette quantité sera encore réduite avec un lavage à l’eau.

  14. Mon quotidiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiien 😦 Cela fait du bien de me rendre que je ne suis pas la seule parano ahaha ! Question : tu shoppes ou du coup sur Toronto? Faire les courses pour moi est une torture ( alors quand je veux trouver du manioc, de la banane plantain et autre, c’est pire! ahaha ). Bon appetit ! 🙂

    • J’ai quitté Toronto mais tu peux aller au marché (Kesington market). Pour les plantins manioc et autre tu en as chez food basics ou No frills. ce n’est pas du bio mais quand tu as envie de manger des plats du bled, tu fermes les yeux sur tout le reste lol 🙂

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