J’ai rencontré Farid il y a quelques jours sur son lieu de travail à Montréal. La première chose qui m’a marquée chez cet homme c’est l’intensité de ce regard bienveillant, presqu’ému voire même peiné qu’il a posé sur moi quand je lui ai dit que j’étais immigrante. Un peu comme si j’étais le reflet de son lointain passé. C’est un homme d’une cinquantaine d’années (même s’il en fait plus), plutôt mince, les cheveux gris et tout recourbé, presque rabougri, il avait l’air épuisé. Il était vêtu d’un pantalon en toile et d’un manteau marron complétement usé. Il y avait une odeur de tabac froid qui remplissait tout l’espace et qui m’a collé à la peau dès que je suis entrée.
Pendant une heure il m’a raconté d’une voix rocailleuse, teintée de résignation, de haine et d’amertume, les circonstances qui avaient transformé le jeune homme fier et orgueilleux qu’il était jadis en cet homme ridé et déformé qui se tenait près de moi.
Farid est Algérien, il est arrivé au Canada il y a plus de 14 ans. Il a vécu aux États-Unis quelques années en tant qu’étudiant. À la fin de ses études, il est rentré chez lui en Algérie « tout content d’apporter -ses- nouvelles compétences au pays qui -l’a- vu grandir». En Algérie il a rencontré sa femme et ils ont eu deux filles. Son séjour dans son pays d’origine lui avait fait réaliser qu’il ne pouvait plus y vivre. Il aimait son pays de tout son cœur mais les USA l’avaient profondément changé. Il cherchait un moyen d’y retourner mais il s’est heurté à un système d’immigration hermétique. On était fin 2001 et les États- Unis étaient encore sous le choc des attentats du 11 Septembre. «Il était quasi impossible pour moi d’immigrer avec un nom et un prénom aussi oriental» se souvient-il.
C’est à cette période qu’un ami lui a vanté les mérites du Canada. Il n’avait jamais songé à y immigrer mais après s’être un peu renseigné, il a décidé de se lancer. A l’époque on lui avait dit que le Canada était un peu comme les États –Unis avec en plus un système de santé gratuit. Ce dernier point était important pour lui car il venait en famille.
« Je sais maintenant que le Canada ce n’est pas les États –Unis» murmure-t–il avec amertume.
Plus de 14 ans ici et Farid n’a jamais pu travailler dans son domaine et son épouse non plus d’ailleurs. Farid est ingénieur et sa femme est médecin.
Il me dit qu’au début comme tout immigrant il a pris le premier emploi qui arrivait, pour acquérir la fameuse expérience Canadienne. En parallèle, il a commencé les démarches pour faire reconnaître ses diplômes et s’inscrire à l’ordre des ingénieurs. Sa femme attendait que ses démarches aboutissent avant de se lancer pour ne pas plomber les finances de la famille. La suite n’a été qu’une succession de désillusions. Les démarches de Farid n’ont jamais abouti puisqu’il n’a jamais travaillé comme Ingénieur. En fonction de la période ou interlocuteur qu’il avait en face de lui ,il n’avait pas assez d’argent, d’énergie et / ou d’expérience canadienne.
Il avoue qu’avant de venir il avait entendu parler de la difficulté à s’insérer sur le marché du travail québécois en tant qu’immigrant. Il croyait que ces histoires d’immigrants diplômés, ingénieurs, médecins ou autres, qui se faisaient mettre des bâtons dans les roues par les ordres professionnels et qui finissaient dans des métiers sous qualifiés n’étaient que des légendes urbaines.
Jamais il n’aurait pensé que plus de 14 ans après avoir posé le pied au Canada, il ne travaillerait pas dans son domaine. Le plus dur selon lui ce n’est pas sa situation, c’est le fait d’avoir entrainé son épouse dans cette catastrophe aventure. Il m’a avoué qu’elle ne lui en veut pas le moins du monde alors qu’il lui a gâché sa carrière avec ses rêves d’ailleurs. Sa femme qui était médecin est aujourd’hui gardienne d’enfant / nounou. C’est cette culpabilité qui le ronge au quotidien.
Je lui ai demandé pourquoi il ne retournait pas en Afrique. Il m’a dit qu’au début il gardait espoir, Il espérait que la situation évolue. Et puis le temps est passé, il s’est encrouté dans une routine. Il a pensé plusieurs fois à changer de province mais un ami à lui, un ancien avocat installé en Ontario, lui a dit qu’il se heurterait aux mêmes difficultés. Ironie du sort, son ami exerce le même métier que lui en Ontario. Farid gagne bien sa vie et sa femme aussi, ils ont acheté une maison. Ils se sont résignés à rester et à sacrifier leurs carrières respectives pour que leurs filles aient une chance d’avoir une vie meilleure.
Il a choisi cette vie, il est resté malgré les échecs professionnels, il dit qu’il ne peut s’en prendre qu’à lui même mais il reste amer. Il m’a confié que son histoire est banale, que la plupart de ses collègues sont des immigrants diplômés comme lui.
Il a conclu en disant qu’il ne comprendrait jamais les gens qui quittent l’Europe pour venir s’installer dans cette ruine (ce sont ces mots) qu’est le Canada. Il m’a conseillé de ne pas trainer, de retourner en Europe tant que j’avais encore l’énergie pour déménager dans l’autre sens, de ne pas attendre qu’il soit trop tard.
Je l’ai regardé pendant un moment s’éloigner sous le ciel gris; mon échange avec lui m’a bouleversée. Je suis en colère contre ce système qui dépouille des pays de leurs forces vives, pour gâcher leurs talents. Pourquoi faire venir des ingénieurs, des avocats et des médecins pour en faire des déménageurs ou des télévendeurs ? Révoltée par le sort de Farid qui dans une autre vie était ingénieur, et qui est à présent chauffeur de taxi à Montréal…
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Tellement triste… et tellement en echo à notre situation en France. Ca m’a mis les larmes aux yeux de bon.matin. Franchement je pense que peu importe le lieu où l’on émigre, c’est souvent toujours un peu le même scenario. C’est difficile de migrer et beaucoup ne s’en rendent pas compte. Pourtant il suffit d’ecouter les diverses histoires de vie des migrants de tous bords. Merci ! Des bises
C’est vrai que la situation d’immigré est toujours difficile quelque soit le pays. Ce qui est scandaleux ici selon moi, c’est que le Canada sélectionne ces immigrants diplômés et fait de la propagande / publicité pour les faire venir. Je pense que si les difficultés à travailler dans son domaine (surtout pour les emplois règlementés) étaient clairement abordées, beaucoup de gens se prépareraient mieux et / ou réfléchiraient bien avant de lâcher une situation confortable dans leurs pays pour venir ici.
Bien dit. Après c’est vrai que nos amis qui sont partis au Canada l’ont fait car la situation en France était devenu impossible pour eux, malgré les diplômes. On est donc loin de la situation confortable… Alors oui, ils n’ont pour certains pas encore atteint le niveau de leur qualification (tous ingénieurs), malgré les diplômes désormais certifiés…, mais ils ont au moins un emploi et une régularisation, ce qui ici n’était plus possible tellement les bâtons dans les roues se situent à un autre niveau (et notamment le changement de titre d’étudiant à salarié, ce dernier étant durement conditionné). On connait toutes deux très bien les systèmes d’immigration dans nos lieux de résidence, et du coup je te remercie encore car c’est super enrichissant de lire tes expériences, connaissances, et vécus sur ce sujet. Si un jour on part vers ta contrée, au moins j’aurai plein de clés en main ! en plus des renseignements pris ! Merci !
Et puis, c’est clair qu’ici 0 incitation, sur ce point entièrement d’accord. De toute façon il est impossible d’obtenir un visa travail sans avoir déjà un contrat signé, contrairement à l’immigration canadienne (carte de résidence / points). Migrer en France est avant tout étudiant ou vie privée, rarement travail. Ce n’est pas la même migration finalement… pas les mêmes choix du moins… Quant au travail, ici, le souci majeur reste la discrimination. Longue liste d’anecdotes à ce sujet… Mais c’est un autre sujet.
Tout à fait d’accord avec toi. J’ai pleins d’anecdotes sur le sujet moi aussi 🙂
Quand je suis arrivée en France je savais à peu près à quoi m’attendre (discrimination et racisme mis à part).
Honnêtement j’ai fait plusieurs réunions avec des institutions officielles canadiennes avant de débarquer et les difficultés à intégrer le marché de l’emploi ne sont pas clairement expliquées et c’est vraiment dommage. Et puis j’ai aussi l’impression que beaucoup de gens qui sont sur place enjolivent leur situation au lieu de donner une image réaliste de leur quotidien. Ceci étant dit, moi à la place de Farid, je pense que je ne serais pas restée. Quitte à galérer et être aigrie, je prefere etre auprès de mes proches 😆
Tout à fait, alors qu’en france, il n’y a pas de politique d’immigration. On ne sélectionne pas les gens sur leurs diplômes pour leur donner une résidence permanente. La nuance est importante.
Un recit poignant… très émouvant, c’est tellement injuste et pourtant si frequent et si banalisé. j’ai un cousin qui est ingenieur, il est venu s’installer à Paris et s’est retrouver à faire des petits boulots précaires par ci par la, sans aucun rapport avec son diplome, parce qu’il vient de Madagascar. Je ne sais pas pour les autres pays mais les diplomes obtenus à Mada ne valent strictement rien en France
Oui effectivement les diplômes africains n’ont pas trop de valeur dans l’hexagone et c’est dommage parce – qu’on a de bonnes écoles. Il ne peut vraiment pas faire d’équivalence du tout ton cousin? Ici il faut être inscrit à l’ordre des ingénieurs pour exercer et ce qui me choque c’est que le Canada à fait venir ces immigrants. Le système (qui est en train de changer) accordait beaucoup de points aux gens diplômés ce qui est paradoxal puisqu’ils ne peuvent pas forcément travailler dans leur domaine
C’est désolant…on ne voit pas (moins?) ca en Europe. La reconnaissance des diplômes dans l’union européenne aide beaucoup. Je comprends tout à fait ta colère, c’est un vrai gâchis.
Effectivement l’UE aide beaucoup et puis l’Europe ne fait pas de propagande /publicité pour attirer les immigrants. Du coups ceux qui immigrent savent vraiment à quoi s’attendre puisque personne ne leur fait croire qu’ils vont trouver du travail en sortant de l’aéroport juste en claquant des doigts
C’est la preuve que chacun a son chemin tracé… J’imagine un peu ses idées quand il se retrouve seul… Et puis, j’espère fortement que sa situation change avant la fin de ses jours…
PS: J’aime bien l’équation lol
Merci Elane. C’est une image trouvée sur le net il y a un moment, du coup j’ai perdu la source 😦
C’est pas grave. Des bisous!
C’est touchant cette histoire personnelle, d’autant qu’en algérie ils ont sacrément besoins de bons ingénieurs ou médecins… comme toi je pense que je serai rentrée dans mon pays, mais c’est facile à dire comme ça…
Oui c’est clair que quand on est pas à la place des gens c’est facile de dire -moi je- Comme dit le proverbe:celui qui n’a pas traversé la rivière ne se moque pas de celui qui se noie
Ceci étant , je suis sure que dans sa situation, je ne serais pas prête à sacrifier 14 ans de ma vie et ma carrière pour rester au Canada. Je ne serais peut-être pas rentrée au Togo mais le monde est vaste …
oui… facile à dire…
C’est une réalité qui m’échappait complètement. Merci pour ce témoignage boulerversant qui donne à réfléchir, y-compris sur ma propre situation et sur ce que je suis prête à sacrifier pour vivre ici…
Il paraît que les chauffeurs de taxi ici ont des histoires incroyables! Après je pense que tout dépend du domaine finalement et du type d’emploi que l’ont cherche. L’essentiel etant de bien se renseigner auprès de sources officielles avant de se lancer 🙂
Merci d’être passée 🙂
Je ne sais pas si sa vie aurait été tant différente aux USA. Va savoir. Etre étudiant c’est une chose, bosser en est une autre. Et puis pourquoi avoir choisi le Québec ? La langue j’imagine ? Dans ce cas, si sa famille ne parlait pas anglais, ils n’auraient pas eu plus de chance au Canada bien au contraire !
Donc se dire que ca aurait été mieux là-bas, mouais encore faut il voir hein. En plus quand tu es à ton compte tu dois te payer une mutuelle hors de prix et meme avec un bon job tu payes 300 à 400 $ par mois. Je trouve que si on ne veut pas affronter la (très) dure réalité de l’Amérique du Nord, il vaut mieux aller au Canada.
Après, on sait tous que beaucoup de jobs ne sont pas reconnus… Comme il le dit lui-même, il n’a pas voulu écouter les avertissements donc que dire ??? Il ne peut quand même pas accuser le Canada non plus c’est lui qui a voulu y aller.
C’est sur que trouver dans sa branche au Canada n’est vraiment pas simple mais bon après je veux dire, si on ne se renseigne pas un minimum et on écoute pas les gens, faut pas trop s’étonner non plus.
Par contre ça m’intéresse de savoir ce que tu lui as dit quand il t’a dit « Il m’a conseillé de ne pas trainer, de retourner en Europe tant que j’avais encore l’énergie pour déménager dans l’autre sens, de ne pas attendre qu’il soit trop tard. » ?
Effectivement, je pense que quand tu passes 3 à 5 ans à l’étranger ca devient super dur de repartir. Si tu dépasses 10 ans faut meme plus l’envisager bien sur 🙂
My 2 cents
Tu sais Lisa il y a 14 ans je ne suis pas sûre que les gens etaient bien informés des problématiques liées à l’emploi ici. Surtout dans les metiers reglementés. Il pensait que sa reconnaissance de ses diplômes (américains) serait une formalité. Il avait choisi le QC pour la qualité de vie en fait et sa femme ne parle pas anglais. Il ne blâme pas le Canada plus que ça, il est amer et je le comprends. Après comme je dis moi à sa place je n’aurais pas persévéré 14 ans.
Je ne lui ai rien dit de particulier su ma vie. En fait il pensait que j’avais quitté la France parce que je n’avais pas de papiers ou de travail. Du coup il ne comprenait pas ce que je suis venue faire (en vrai il a dit foutre) ici. 😆 Il m’a juste dit de vite repartir si j’ai du mal à bosser tout simplement . Voilà tu sais tout 🙂
Mdr en mode Clandé ! Mes voisins aussi m’ont demandé quel était notre statut ici… J’étais là ben on est RP pourquoi… Vous pensez qu’on est en mode clandé au Canada avec deux tafs ?!
Bref les gens 🙂 Mais oui il y a 14 ans, les gens l’avaient a priori déjà prévenu des difficultés et dit lui-même qu’il pensait que ce n’était que des légendes urbaines. Exactement pareil que ce qui se passe aujourd’hui.
Donc bon, disons que j’ai un peu de mal à me dire que le gars y est allé sans rien connaitre sur le pays… Même si c’était en 2000, même s’il avait vécu aux US avant.
Son histoire est tristoune mais banale j’ai envie de dire. Je ne sais pas si on peut blâmer qui que ce soit.
Désolée, j’ai vachement de mal à compatir quand je lis qu’on l’a prévenu mais qu’il a pas voulu y croire. J’ai déjà lu tellement d’histoires similaires… Et quand il dit « qu’est ce que tu viens foutre au Canada ??? » ben c’est le côté amer qui parle, ce que je comprends, mais c’est un peu dommage.
Nan mais tu as le droit de ne pas compatir 🙂
En fait ceux qui l’ont prevenu avaient des diplômes du bled. Il a cru que son diplôme US serait plus facile à faire reconnaître. Je n’ai pas demandé où sa femme a eu son diplôme. Mais oui il avoue quand même être en grande partie responsable de sa situation. En fait moi ce qui me gêne c’est que les organismes gouvernementaux ne communiquent pas clairement sur les risques liés à l’emploi. Si tu dis aux ingés à une reunion du MICC les grands espaces c’est bien mais il y a de grandes chances que tu finisses taxi, je ne pense pas que ca ait le même impact qu’une info glanée sur un blog ou un forum 🙂
Un autre billet qui va droit au cœur de toute personne qui a quitté son familier pour l’inconnu. Je ne peux pas comparer le Canada aux USA, mais il est possible que les possibilités d’emploi soient supérieures ici. Cependant, aux Etats Unis aussi peu de diplômes sont reconnus avec leur exacte valeur et c’est une bonne idée de reprendre quelques cours et de passer quelques exams sur place. Aussi, chaque état a ses propres règles, surtout pour les professions médicales et liées au droit, y compris pour les Américains.
C’est triste de lire le désarroi sur cet homme que tu décris si bien et aussi son amertume et son découragement. Partir de chez soi amène son lot de challenges et je pense que cela reste plus dur pour les immigres de certains pays. J’aimerais lui dire de ne pas se décourager.
Merci, Madame Garou, pour un autre billet.
Bien qu’ayant des diplômes US il n’a pas pu y immigrer. C’est juste qu’il paye au prix fort ses envies d’ailleurs.Mais comme tu le dis si bien, immigrer c’est aussi faire de gros sacrifices. Le tout c’est d’être conscient du prix à payer et de l’accepter. Il est très amer mais ne veut pas quitter le Canada ce qui est assez paradoxal finalement 🙂
Merci d’être passée Evelyne 🙂
Pour une fois je me permets d’être un peu critique :-). Je dirai que c’est un cas assez banal… En effet, pour ma part j’ai rencontré tellement d’immigrants dans des situations similaires…
Le « problème » avec nous les « immigrants » c’est que nous pensons que le Canada se limite à Montréal (surtout) et à Toronto. Grosse erreur!! il y a de nombreuses provinces qui offrent plein d’opportunités, mais nous nous obstinons à rester dans ces endroits, où on s’épuisent à essayer de retrouver le niveau de vie et le même travail que nous avions avant d’arriver…
Les provinces telles que le NB, La Saskatchewan, l’Albert, le Manitoba offrent énormément de possibilités, mais qui osent?? pas grand monde.
Je connais personnellement des médecins immigrants qui ont réussi à trouver un emploi dans leur domaine dans ces provinces (en l’occurence le NB).
L’autre commentaire, c’est que nous voulons coûte que coûte reproduire nos anciennes vies dans notre pays d’accueil! Oublions ça…nous ne sommes plus en France (ou ailleurs). Essayons de nous adapter à notre nouvel environnement et à ses besoins, quitte à retrourner sur les bancs de l’université comme font la pluspart des Canadiens.
Enfin, je pense que nous négligeons très souvent la puissance du réseautage et ses effets. Et oui..nous préférons rester dans nos communautés respectives. Mais au fait…que nous apporte notre communauté??…
Je ne veux juger personne, mais après près de 5 ans icitte, c’est l’analyse que j’ai pu faire…avant de crisser mon camps du Québec
Cheers
Je suis d’accord avec ce que tu dis sur le reseautage et le communautarisme. Je plussoie aussi ton commentaire concernant l’attitude à avoir par rapport à sa vie d’avant. Il faut la mettre derrière soi et avancer. En revanche pour ce qui est du choix de la province mon avis diverge un peu du tien 🙂
Perso j’aime les grandes villes. Pour ce qui est des provinces c’est vrai qu’il faut oser mais tout dépend de la configuration dans laquelle on se trouve. Perso si j’etais venue seule ou en couple, je serais allée directement à Winnipeg, Calgary ou Vancouver. Le NB ne m’attire pas plus que ça, jai pourtant un ami qui y vit depuis 15 ans et qui n’arrête pas de m’en dire du bien. Mais comme on est venus avec la petite j’ai préféré jouer la sécurité et venir à Toronto que je connais et qui n’est pas « loin » de Mtl / du QC où j’ai des amis et de la famille. Le choix de la province est aussi une question de feeling de mon point de vue . Après si on galère dans une ville, je ne trouve pas que ce soit très judicieux de s’acharner. On peut effectivement changer de ville, de province ou même rentrer chez soi. Encore faut -il en avoir les moyens…
Merci pour d’être passée 🙂
Entièrement d’accord! C’est normal que je revienne vu les bons articles 🙂
Effectivement, c’est du gâchis de compétences. Il devrait y avoir un moyen d’insérer les nouveaux canadiens plus facilement dans le marché du travail, personne n’a envie de refaire un cursus d’études au complet, come on…
Il y a ça et aussi le problème de l’expérience canadienne. Perso si j’avais eu une profession réglementée qui nécessite de s’ inscrire à un ordre je ne suis pas sûre que j’aurais tenté l’aventure.
Bonjour,
Je vis depuis 3 ans au Québec (Hull à côté d’Ottawa) et malheureuement j’ai rencontré bon nombre de fois des histoires identiques à celle-ci. Il y a malheureusement un gros gâchis de compétences avec les immigrants (de tous pays).
Pour arriver ici, nous devons être qualifiés. Mais les entreprises québécoises ne sont pas toutes aptes (pour ne pas dire « prêtes » à accueillir des immigrants). On nous conseille de reprendre des études (chères ici) alors que nous sommes déjà diplômés (c’est d’ailleurs pour cela que le Canada nous a donné notre RP). Et meme avec un diplôme canadien (et des années d’expérience dans nos propres pays), je connais bcp d’immigrants qui ne trouvent pas d’emploi à la hauteur de leurs compétences et formation.
Il me semble qu’il y a un gros écart entre les attentes des gouvernements et celles des entreprises…. C’est terrible pour certaines familles qui quittent tout… et qui font face à des difficultés à laquelles elles ne s’attendaient pas…Le discours du Canada pour recruter des immigrants devrait être plus réaliste et transparent…Ca me fait vraiment mal de voir toutes ces personnes compétentes, diplômées, motivées et avec de l’expérience ne pas pouvoir apporter tout leur savoir-faire à notre pays d’accueil. Quel gâchis des 2 côtés !
Effectivement c’est un gros gâchis. Les organismes gouvernementaux devraient être jn peu plus transparents. Il y a clairement un fossé entre le profil de nombreux immigrants et les attentes des employeurs. Ceci étant dit c’est aussi à nous immigrants de bien nous renseigner avant de nous lancer.
Hélas, tristement banal.
C’est vraiment dommage que ce soit banal parce-que c’est du gaspillage…
Tout à fait, c’est complètement débile et contre-productif pour le Québec.
Triste histoire mais, pour avoir vécu 1 an en Algérie, je sais que je préférerais exercer un métier sous-qualifié et donner une chance à mes enfants de grandir, étudier etc… au Canada, plutôt qu’en Algérie. La vie y est vraiment dure et encore plus quand on est une fille/femme. Les diplômes passés là-bas sont sous-évalués en France (et donc peut-être ailleurs également). Il n’a pas eu la vie qu’il espérait mais peut-être que ses filles l’en remercieront plus tard! Ce serait au moins une satisfaction. 🙂
Oui c’est une question de choix finalement 🙂
Très triste témoignage, je suis vraiment désolé pour ton ami, vraiment très amer, au point de transférer son échec vers les autres.
Son échec l’enferme complètement, car il ne comprend plus pourquoi les gens viennent au Canada.
J’ai vécu longtemps en Europe et en Afrique (Madagascar entre autre…), il y a des aspects vraiment appréciables au Canada que je savour tous les jours.
Le problème de reconnaissance de diplômes étrangers (surtout sur les métiers réglementés : architecture, avocat, santé etc….) est un problème identifié, même avant d’arrivé ici. Peut être que les VRP de l’immigration à l’étranger n’insistent pas sur ce problème. Heureusement qu’il y a Internet de nos jours pour être informé :-))))
Petit anecdote, j’ai discuté avec une voisine canadienne (native de Vancouver), qui a fait des études supérieures paramédicales au Royaume Uni (niveau Bac + 4), et exercé son métier 2 ans en Australie, mais tout ce parcours n’a pas été reconnu au Canada. Elle est très en colère et se résigne pour le moment à garder des enfants pour joindre les 2 bouts…
Je pense que son amertume lui a un peu fait perdre son objectivité puisqu’il reconnait avoir choisi de rester malgré les galères. Après je ne pense pas que ce soit un problème spécifique au Canada cette histoire de reconnaissance de diplômes/ expérience locale. Ton anecdote me parle parce-qu’on m’a refusé des postes à Lomé et Dakar parce-que je n’ai pas d’expérience de travail dans ses deux villes. Le souci du Canada selon moi c’est que les -VRP- de l’immigration sous entendent que c’est une formalité qui peut-être vite réglée alors que la réalité est différente sur le terrain…
Quelle tristesse. L’immigration est vraiment une experience a deux vitesses
Oui il y a aussi un gros facteur chance qui joue finalement…
ce témoignage est tristement dur. J’imagine tout le courage qu’a eu ce couple pour vivre tout ça. Mais est-ce seulement le canada? Nous avons rencontré des Québecois sur l’ile (En france donc). Tous deux sont arrivés avec leurs diplômes, leurs métiers. Elle s’est retrouvée serveuse. Lui sur un chantier… payés au lance pierre. Ils n’ont jamais réussi à obtenir aucun équivalence. Après un peu moins d’un an, ils sont retournés au Québec et exercent enfin les métiers pour lesquels ils avaient étudié tant d’années et dont la France les avait privés.
Oh je ne pense pas que ce soit spécifique au Canada. Chaque pays fait de la préférence nationale si je peux me permettre d’utiliser cette expression. Le problème du Canada c’est qu’il fait venir les immigrants, il organise des campagne de recrutement. Quand on te dit viens tu auras du boulot bien payé, dans ton domaine ce pays a besoin de gens avec ton profil et qu’une fois surplace tu galère comme pas permis bah forcément tu fais un peu la gueule ….
😦
bonjour à tous
je suis toute nvelle et je découvre le blog, j’aime bien bravo !!
je suis justement à la recherche de ce genre d’information
ce témoignage est tout simplement triste , mais je trouve injuste pour lui de généraliser et rester dans l’aigreur…tout simplement parceque je pense qu’on a tendance une fois arrivé la bas (pays d’accueil) à oublier les vrais raisons de notre immigration …je pense que depuis le temps les uns et autres sont bien préparés et bien informés sur la vie au canada , a son époque peut etre on avait pas l’information , mais aujourdhui on sait .
Pour moi ce monsieur s’est trop concentré sur ses echecs perso (d’après lui! puisqu’il gagne plutot bien sa vie , c’est la finalité je crois!) que sur les opportunités que pouvaient luio offrir le canada .
On dit immigration , donc on choisi un recommencement de sa vie , tout redevient nouveau donc il ya pas de possible comparaison entre ce qu’on etait ou faisait avant et se qu’on devient à cet instant , c’est ma vision
il gagnerait à benir le ciel de lui avoir permis de partir de la galère , il aurait pu etre au chomage a madagascar malgré son diplome d’ingenieur et appeler à devenir taximen comme on dit chez au cameroun pour pouvoir nourrir sa famille , ça arrive ici et certainement à madagascar…
ne perdons pas de vue les raisons de notre départ , et sachons apprécier ce que la terre d’accueil nous donne surtout que ça peut pas ètre pire surtout pour nous africains , moi je ne leur enveux pas de ne choisir que la crème de la crème c’est légitime ! imaginer qu’on prenne les bandits de ngangué à douala pour aller au canada , vous mème , vous allez supporter?
moi je suis en procédure , je suis médecin et à mon arrivée je sais pertinenment que je ne pourrai pas exercer mon métier , mais je peux apprendre autre chose et je sais que je m’ensortirai mieux car c’est pas avec les 230 000 F CFA convertissez vous mème en euros ou dollars qui pourront m’aider à donner une certaine éducation et ouverture d’esprit à mes enfants .
Merçi , c’était ma modeste contribution
Merci d’être passée Tikix. Ton témoignage est vraiment très intéressant. Tu es consciente des difficultés que tu vas avoir et crois moi c’est une énorme plus! Tu compte immigrer où et quand? Je sais je suis curieuse 🙂
Coucou !!non ça ne me dérange pas du tout , je voudrai immigrer au Canada (québec) et quand je ne sais pas !( lonnguue procédure en cours) mais je me prépare tout doucement à cette nouvelle vie qui m’attend.
Effectivement il faut énormément de patience. Bon courage en tout cas 🙂
Hello ! C’est Pomdepin qui m’envoie ^^ Je découvre ton blog… Nous sommes en pleine réflexion familiale : on part, on ne part pas ? J’avoue que lire ce genre de témoignage me stresse un poil… Même si je lis que ce monsieur et son épouse gagnent bien leur vie… Est-ce que l’Europe est si bien que ça ? entre montée des extrémismes, nationalisme, crise financière… ? je ne sais pas, je ne sais plus…
Bienvenue Fedora! Je lis un peu ton blog et je suis ravie de te retrouver ici 🙂
Il est aigri parce-qu’il n’a jamais travaillé dans son domaine mais il est quand même resté. Le tout est de savoir pourquoi on veut partir 🙂
Tout-à-fait !!! et ton billet du jour est une super aide !! Belle journée