Un an à Toronto, l’avis de Mr Gaou

IMG_0571Lorsque ma femme m’a demandé d’écrire ce bilan, je n’étais pas très emballé car je déteste regarder en arrière. Mais comme je ne voulais pas qu’elle fasse encore la gueule pour des conneries je voulais lui faire plaisir, j’ai accepté de me prêter au jeu.

Emploi: Pour moi, la « tête de gondole » du choc culturel. Il faut dire qu’à raison de 8h par jour, 5 jours par semaine, ça laisse le temps de se faire une idée.

Commençons par ma situation: J’étais manager en France et j’occupe ici un poste moins qualifié. Pourquoi me direz-vous?

 

  1. Je suis PAPA donc responsable de ma fille. En tant que parent j’estime que faire la fine bouche, ça n’est pas une option. Je suis immigré. J’ai tout laissé en France. Les risques je les ai déjà pris. Du coup, j’ai accepté mon poste actuel, alors qu’on m’avait proposé un poste plus intéressant…sur un contrat de 6 mois. Avec le recul je me dis que j’aurais dû l’accepter, mais j’ai préféré jouer la sécurité.
  2. Au gré de divers forums, les VRP (pardon, les agents) de l’immigration nous avaient vanté la méritocratie et la compétitivité au travail. Visiblement ils n’ont pas travaillé dans ma boite (une des plus grosses banques canadiennes). On nous avait tant parlé de « l’expérience canadienne », étape quasi-obligatoire, sorte de « purgatoire/bizutage » par lequel vous devez passer avant de pouvoir viser des postes équivalents à celui que vous occupiez dans votre pays d’origine. J’étais donc très optimiste et prêt à faire ma place.
  3. Pour moi Canada=Amérique du Nord=efficacité/rapidité au travail. Je me suis trompé

Mon point de vue? Attention ceci est un avis PERSONNEL.

L’environnement de travail: rien ne dépasse. Tout est beau, trop pour être…vrai. En effet il faut toujours trouver un moyen d’enjoliver les choses. Les sourires sont forcés, comme conditionnés. La « positive attitude » chère à Raffarin. C’est très étrange…mais ma foi pas plus dérangeant que ça. Ce qui l’est en revanche (en ce qui me concerne), c’est la manière de travailler. Ou pourquoi faire simple quand on peut faire COMPLIQUÉ, hein? Attention de ne pas proposer de simplifier les choses par contre. On a toujours fait comme ça donc y’a pas de raison de changer.

Le marché du travail est assez fermé dans mon secteur (la banque). Vous n’aurez aucun mal à trouver un poste d’agent /entry level comme ils disent, c’est certain. Après 6 mois en poste (cf. « l’expérience canadienne) j’ai commencé à envoyer des CV pour des postes de manager. Une petite dizaine d’entre eux étaient des copier/coller de mon poste…en France. Pas le moindre rdv téléphonique. Il y a même une offre pour laquelle j’ai été retoqué moins de 24h après la clôture des candidatures. Entendez-moi bien, je ne suis nullement omnipotent et j’estime encore moins être la perle rare que tout le monde doit s’arracher. Cependant, quand vous postulez à des offres dont le descriptif est IDENTIQUE au poste que vous avez occupé pendant près de 4 ans, vous espérez quand même avoir 2 ou 3 opportunités de vous vendre au recruteur. C’est assez dur moralement mais on va persévérer. Parfois, la paranoïa m’envahit et je me demande s’il n’y a pas de préférence nationale ou une forme de pistonnage. Mais je me ressaisis vite et me dis que ça doit être aussi ça, la vie d’immigré.

Congés: Avant que je ne parte, on me disait « punaise comment tu vas faire avec seulement 2 semaines de vacances? » Et moi de répondre « Bah tu sais apparemment (APPAREMMENT oui…) les conditions de travail sont plus souples. C’est donc moins fatigant. » J’avais tort. Je pourrais repartir dans une tirade sans fin sur la manière de travailler peu stimulante mais je n’en ferai rien.

Vous l’aurez compris, une 1ere année compliquée niveau boulot. À ce qu’il paraît, ce qui ne tue pas rend plus fort…

Environnement : Voir le témoignage du Gaou « en chef ». Je n’ai rien à rajouter à ce sujet.

Coût de la vie : Quoi que vous vouliez faire il faut PAYER. Le pire c’est payer 130$ pour avoir un bouquet TV de base, internet LIMITÉ avec un débit de base (et instable)….z’êtes sûrs qu’on est dans un pays occidental? Au 21e siècle???

Vie sociale : Je n’ai pas tendance à aller vers les autres naturellement, je l’avoue. Mais vu les 2/3 expériences que j’ai eues, ça ne m’a pas donné envie.

* Ce soir au numéro 1 de notre classement le « je ne peux pas, j’ai piscine »…le comble c’est que c’est un français qui me l’a placé! Je m’explique. Le matin c’est moi qui dépose mini gaou à l’école. Tous les matins on croise donc ce monsieur (français donc!). C’est lui qui a établi le contact, tout content de retrouver le compatriote que j’étais. Au fil du temps (2/3 mois), il me dit qu’il faudrait qu’on prenne un verre. Je l’invite donc à venir avec sa petite famille un samedi soir à la maison, normal. Et là, le samedi matin, je reçois un sms « Désolé ma femme et mes filles sont malades. On se refait ça très vite ». Bien entendu je n’ai jamais relancé. Bien entendu, je n’ai jamais eu de relances ; je le croise presque tous les jours…

Et les collègues alors? Alors comme je disais plus haut tout est faussé car il faut être politiquement correct. On ne sait jamais sur quel pied danser. Étant d’un naturel prudent je laisse les choses se faire. Une fois mon voisin de bureau me dit « faudra qu’on aille se boire une bière un de ces jours ». 3/4 mois plus tard, le gaou en chef s’absente pour un long week-end. Je propose donc à mon cher « ami » de venir à la maison pour une soirée entres hommes. J’attends toujours la réponse. C’était en juin.

Tout ça pour dire que je me contenterai de mes amis. Ils ne sont pas top top mais c’est mieux que rien – salut les gens 😉

Un an s’est écoulé. Bilan mitigé en ce qui me concerne. Il faut dire que ceux qui me connaissent vous diront que je suis quelqu’un de très direct et très…Français. À la lecture de ce témoignage, ils doivent également se dire que j’ai déjà tué 2/3 collègues et que je suis à deux doigts de la rupture d’anévrisme ou de l’AVC. Ils ne sont pas loin de la vérité. Pourtant, la violence n’a jamais été la solution et je suis désormais dans une phase d’attente/acceptation. A moi d’appréhender ce nouvel environnement. Le temps fera son œuvre, les décisions viendront ensuite…

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Catégories :Les Gaous au Canada

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19 réponses

  1. Et bien….monsieur Gaou à l’air encore plus désabusé que Gaou en chef…

    • 😆 on va dire que Mr est plus direct. Blague ‘a part le tableau semble sombre parce-qu »il parle essentiellement de boulot .

  2. Bon, j’espère que cette deuxième année s’annonce mieux pour vous !!!

  3. Je croyais que l’esprit critique de la famille c’était mdame gaou, mais je vois que vous partagez bien la culotte !!! Sinon mister gaou tu sembles avoir survécu à l’itw… tu reviens bientôt nous révéler pleins de petits secrets sur les gaous ?!

  4. Pour tout te dire, j’étais en train de manger un combo chicken strips / onion rings (ça me donne la nausée rien que de penser à ce que je viens de manger) quand j’ai décidé de répondre à cet article.

    J’ADORE. Tout simplement. ENFIN l’avis de M. Gaou et je sais comme il est difficile de pousser son mari à écrire un article… J’en ai 250 à mon actif sur 4 ans et Mister, 5 à tout péter.

    D’ailleurs je viens de le transférer direct au mari qui pourrait certainement débattre pendant un sacré moment de son expérience de 3 ans dans une grande banque canadienne qui lui a fait détester à tout jamais Toronto ! (Il va dire que j’extrapole mais enfin, c’est pas loin de la vérité)

    3 ans à postuler à d’autres postes, 3 ans sans l’ombre d’un contact. Le seul poste qu’il a eu c’est en tant que senior dans son équipe !!! 5 mois après on est rentrés en France parce qu’il en avait ras la casquette.

    Les amitiés avec les Français, tell me about it. Ca ne rappelle justement un collègue, (Mais lui c’est un anglo qui parle français) qui, étrangement, dès le début m’a proposé de venir diner chez lui parce que sa copine a vécu en Europe. J’ai annulé car on n’avait pas de voiture. Finalement on en acheté une et je lui dis donc qu’on peut remettre ça. Ben… J’attends toujours son texto, il n’en a meme JAMAIS reparlé. Bon je crois que ca va pas super bien avec sa copine mais enfin bon quand même !

    Bon et sinon les Français, ben on a été très très déçus à Toronto et je vois très bien ce que tu veux dire, je ne me lie pas d’amitié rapidement non plus. Mais bon, nous on a carrément eu droit au « on fete l’anniversaire de mon fils avec blablabla » et toi ben… t’es pas invité. Oui oui. Quelle est la raison ? Aucune idée. Ils ne nous invitaient que quand y avait personne d’autre, à croire que les cercles d’amis n’acceptent personne d’autre.

    En fait, arrête moi si je me trompe mais je ne les trouve pas particulièrement négatifs vos bilans, ils me semblent honnêtes. Même si je l’ai déjà dit à Mme, j’ai du mal à la voir hors de Paris trop longtemps. Mais ça c’est mon avis personnel, tu m’arrêtes si je me trompe Mme hein ?
    Tu es bien plus parisienne que moi (moi qui suis née à Paris, FYI), mais je n’ai jamais eu aucun amour particulier pour cette ville. Je m’adapte donc bien ailleurs. La preuve, déjà deux fois que j’en pars 😀

    Au bout de 3 ans, tu sauras quoi faire.

    • Coucou Lisa!
      Manger gras de temps en temps ca fait du bien. 🙂
      Ahhh enfin! Je suis contente de lire ton avis et de voir que tu ne trouve pas nos bilans négatifs! Ca me rassure parce-que je commençais à me poser des questions vu que tout le monde nous dit qu’on a l`’air tristes etc.
      Effectivement bilan absolument pas négatifs juste honnêtes. Alors oui ca tranche avec la chanson le Canada c’est trop bien patati patata, évitez le Québec allez en Ontario c’est le plein emploi surtout en finance gnagnagni gnagnagna – tu noteras le vocabulaire de folie 😆
      On a voulu parler de l’emploi parce qu’on estime que c’est important et beaucoup d’immigrants (quelque soit leur destination) partent pour ca. Du coup `c’est vrai que nos expériences tranchent un peu avec le discours habituel. Même si encore une fois je suis bien mieux lotie que Mr ce qui est assez ironique quand on pense que beaucoup de recruteurs nous vantaient Toronto comme étant le cœur financier de du Canada -re plein emploi /remplissez les vides avec du AMAZING ou du OUTSTANDING et rayez les mentions inutiles! 😆
      Perso je ne vois trop l’intérêt de faire un bilan pour dire oui Le Canada c’est trop le bonheur , il y a payless shoes et les bagels de Timmies ben c’est trop bon quoi 😆
      Le boulot c’est quand même LE truc (avec la santé, les frais de garde et l’éducation pour nous les parents), sur lequel il faut s’attarder. Mais ce n’est que mon avis finalement 🙂
      Pour les amitiés le mâle et moi on a eu 2/3 expériences assez spéciales pas forcément avec des Français mais bon. Moi j’ai eu la meuf qui ne te dit pas bonjour, qui va t’inviter à son mariage et qui ne te dit pas plus bonjour après…AMAZING! Mais sérieux je ne me formalise pas pour ce genre de choses. Mes amis et moi on a toujours eu des relations longues distances et ca marche super depuis des lustres 🙂
      Alors pour Paris en revanche non je ne suis pas particulièrement attachée à cette ville. Ca ne me dérangerait pas d’y retourner mais si je peux éviter je ne vais pas faire la fine bouche hein :). Mes amis et ma famille me manquent mais la ville en elle même nan merci 😆
      Si je pouvais choisir vraiment où habiter avec assurance de boulot correct pour tous les deux mon premier choix serait Dakar ou Accra, ensuite il y aurait Bordeaux, Bruxelles, Barcelone, Madrid, Londres, Lyon etc. bref je pourrais citer plein de villes qui arrivent loin devant Paris!

      Comme tu dis on va prendre le temps et décider. C’est clair que je ne vais rester là à voir le mâle végéter 107 ans dans des postes peu stimulants. Merci d’être passée 🙂

      PS: Tu m’as donné faim avec ton combo 😆

  5. Tristes non surement pas. Je comprends exactement ce que vous ressentez. Quand on ne le vit pas, et en le lisant pour la première fois, on a tendance à se dire (en tant que bon Français), ah ben c’est pas si bien que ça au final ! (La réaction typique de ma mère qui te lit et adore tes écrits parce que justement tu ne dis pas que tout est génial au Canada. Et aussi parce que ça la déprimerait à mort que j’adore le Canada mais enfin quoique là, un retour en France est plus d’actualité hein et elle l’a bien compris)

    Tant qu’ on n’a pas vécu à Toronto, on ne peut pas comprendre de quoi il retourne. Moi je comprends tout à fait vos bilans et je ne les lis pas de la même façon que les autres gens 🙂

    Ce qui est drôle c’est que Toronto connait actuellement un taux de chômage sans précédent : 10 % ! On a beaucoup de gens qui viennent en Alberta parce qu’ils ne trouvent plus rien à TO.

    MAIS

    1) En Alberta, tu restes encore moins qu’en Ontario en général (Genre les gens restent 1 an pour faire des sous voire MOINS et se cassent)
    2) Les gens aiment pas beaucoup parce que c’est mort comme région (La plupart venant de MTL et TO)
    3) Mais moi j’aime bien 🙂

    Pour le Mâle je te comprends… Ca a été mon cas pendant… 3 ans. Alors pas facile tous les jours quand toi tu as un bien meilleur boulot et qu’on t’appelle tous les 4 matins pour des contrats assez bien payés.

    L’avantage c’est qu’on est rentrés et puis Mister a compris que ça le ferait pas du tout pour moi. Et coup du destin, sa boite l’a mis en relation avec une boite sur Calgary et depuis il bosse dans sa branche 😉

    Tu sais ce qu’on dit hein… Ce que femme veut, Dieu le veut.

    Le seul souci avec Bordeaux et Lyon c’est qu’il faut arriver à trouver des jobs. Mais OUI, je suis d’accord avec toi, ce sont des villes agréables. Surtout Lyon, j’aime beaucoup ! Bordeaux je me vois pas vraiment y habiter. (On y a été en février)

    PS : moi ce serait Los Angeles 🙂 ou Houston. Boulots pour moi dans les deux cas et il faut chauddddd.
    PS2 : Le gras ça fait du bien mais je vais pas pouvoir couper à la salle de sport du jeudi soir 😀

    • Roooo ta maman lit mon blog? Si je pouvais rougir je serait écarlate 🙂
      C’est fou dès que tu évoques un truc qui ne va pas, on te dit «ha ben vous regrettez hin, finalement c’est bien la France gneh !» C’est dur à expliquer mais on peut noter les points un peu moins roses sans pour autant regretter son immigration! Comme tu dis faut surement l’avoir vécu pour comprendre.
      Oui les gens vont en Alberta pour «faire de l’argent» comme on dit ici et repartent généralement. J’ai rencontré des filles qui en reviennent. Elles ont dit que c’est bien pour gagner des sous mais qu’elles se sont ennuyées. Tu sais les goûts et les couleurs..

      Oui trouver un travail à Bordeaux ou Lyon c’est vraiment dur. J’avais passé des entretiens à Bordeaux (beaucoup) les employeurs étaient pour la pluparts des viticulteurs et les RH n’ont pas hésité à me dire à chaque fois que j’étais bien trop noire pour le poste. Il y en a même une qui m’a dit que si mon nom sonnait un peu moins Français (on a tous ce problème dans ma famille, nom et prénom qui ne sonnent pas Africains pour un sous) , elle ne m’aurait pas fait venir…

      «Ce que femme veut..» ne marche pas à tous les coups . Moi il est vraiment catégorique sur l’Afrique,le Mr Gaou il ne veut pas aller y vivre. Pareil pour les autres pays d’Europe. On verra, pour l’instant on est à TO et on en profite. 🙂
      Ah Los Angeles ça doit être une sacrée expérience! À très vite !

      • Oui elle a peut être même lu ces commentaires 😉 Ou les lira tôt ou tard ahah !

        Pour ton retour d’expérience en France, ça me laisse sans voix. Que c’est triste. Ces villes ne sont pas des bleds en plus. Heureusement j’ai l’impression qu’à Toronto, il n’y a pas ce genre de problèmes (ou moins ?). Tout dépend de l’industrie j’imagine.

        Oui je me souviens que Mari n’est pas chaud pour l’Afrique, pour l’Europe, je ne savais pas par contre. Ca changera peut etre ? Qui sait…

        Au pire, viens faire des sous en Alberta 😉

  6. J’aime ce compte rendu car les impressions des premiers temps sont toujours un parfait mélange d’optimisme et de déception. Je ne connais le Canada que pour mes petits passages touristiques, donc je m’abstiendrai de commenter sur ce pays. Mais mon expérience et celle de mon mari sur les deux cotes des USA sont plus positives, il me semble. Probablement parce que les relations tant professionnelles qu’amicales prennent davantage qu’un an pour se former. L’année prochaine sera moins celle de la découverte et devrait vous apporter plus de bonnes surprises. Bonne chance en tous cas à tous les deux et à votre petite et merci pour vos billets honnêtes et humoristiques.
    P.S. Pour les relations entre compatriotes c’est mitigé. Peu restent. Nous sommes restés.

    • Coucou Evelyne. Ne connaissant que très peu les USA aussi je ne peux pas comparer. De plus je trouve que lorsqu’on arrive en tant qu’expat (mutation / travail assuré) les problématiques ne sont pas les mêmes que pour l’immigré qui arrive avec pour seul bagage l’espoir d’une vie meilleure. Je ne dis pas que c’est plus facile pour l’expat mais ce sont vraiment 2 situations différentes à mon avis.
      Pour les relations on est d’accord il faut du temps. Ce qui est gênant c’est que nous avons l’impression que les gens ce sentent obligés d’être faussement gentils (en invitant par exemple) pour ne plus donner de nouvelles par la suite. C’est très déroutant. Merci d’être passée 🙂

      • Complètement d’accord sur la distinction expat versus immigré. Mon mari et moi faisons partie de la deuxième catégorie et donc sommes partis de zéro ce qui rend le voyage plus compliqué mais aussi plus proche de la réalité des habitants du pays d’adoption. Il nous est encore difficile de nous faire de vrais amis. Avec le temps et l’âge je crois que les vrais amis se comptent sur les doigts d’une main, peut importe le pays. Tes expériences sont proches des miennes même si nos pays d’immigration sont différents. Merci de partager tout cela achevé nous. Cheers!

  7. Sur certains points, je me demande si c’est plus Toronto que le Canada, car je n’ai pas du tout ce ressenti. Mais évidemment, on est tous différents, et les ressentis, ben ça s’explique pas, ça ne se justifie pas non plus 🙂

    Mon expérience est beaucoup plus positive au niveau du travail (différent domaine, aussi, ceci explique peut-être cela). Pour le coup, je ne me verrais pas bosser en France, dans des structures super hiérarchisés (« bonjour monsieur l’patron »!) et dans un climat économique uncertain. Par contre, pour les vacances, je ne peux que compatir…. je l’ai déjà dit, mais c’est une des grandes raisons qui m’ont fait aller vers ma vie de pigiste.

    Côté vie sociale, ça a pris du temps, mais j’ai un bon cercle d’amis, immigrés (de tous les pays) ou Canadiens. Donc y’a de l’espoir!

    Je dois quand même souligner que le passage sur « je suis papa je prends mes responsabilités » m’a fait hocher la tête vigoureusement. Je connais pas mal d’immgrés qui ont un peu trop tiré des plans sur la comète, sans penser aux enfants… donc bravo!

    • Je ne sais pas si c’est spécifique à Toronto. Une chose est sûre pour le travail je connais des gens qui après 3 ans n’ont toujours pas d’emploi dans leur domaine à Toronto comme à Montréal. je pense que quand on vient très jeune comme tu l’as fait ou en tant qu’étudiant ce n’est pas la même chose. Pour ce qui est de la hiérarchie en France ca dépend vraiment des boites finalement. Dans toutes les boites ou j’ai bossé je n’ai jamais eu a dire Bonjour Mr l’patron en m’aplatissant et toutes mes anciennes responsables sont aujourd’hui des amies. MR le mâle avait aussi une relation cordiale avec ses responsables. Bref tout ça pour dire que c’est vraiment une question de boite et / ou de poste.
      Pour les vacances, c’est juste un détail. Il voulait juste préciser que vu la manière de travailler peu stimulante, 2 semaines du coup ce n’est pas assez pour se reposer. Mais c’est vraiment un détail. Si tu es bien dans ton boulot ça devient secondaire 🙂
      Pour les amis encore une fois un an c’est short pour s’en faire surtout à nos âges.
      Pour ce qui est d’immigrer sans penser aux enfants ça me dépasse. TOUS nos choix ont été fait en fonction du bien être de la puce. Je trouve que c’est le truc à ne pas négliger quand même 😆

  8. Je me retrouve beaucoup dans ce récit. Moi aussi je me sens trop française pour un jour apprécier la mentalité canadienne que tu décris dans ce texte. C’est marrant de devoir venir vivre ici pour en être tellement conscient

  9. Sinon tu devrais t’en foutre des gens qui trouvent tes articles trop négatifs. Il y en a beaucoup dont le niveau de réflexion moyen n’est pas très élevé, et le commentaire qui va avec.

  10. D’abord BRAVO à Mr. Gaou pour son article (je l’encourage à en écrire plus souvent) et en ce qui me concerne, je préfère toujours une vérité moins reluisante à un mensonge bien lustré.

    CONCERNANT L’EMPLOI & L’ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL:

    1-D’abord, faut dire que je ne connais pas le secteur bancaire comme milieu de travail (je suis ingénieur retraité du milieu industriel et du génie conseil) mais j’ai bien l’impression que c’est un milieu hyper conservateur et çà l’est sans doute encore plus en Ontario qu’au Québec pour la simple raison que les anglo-saxons sont par nature plus conservateurs que les fougueux latins québécois.

    2- Ensuite, je pense que tu as raison de dire que c’est un milieu passablement fermé; ce qui veut dire que les quelques banques forment une sorte de « club privé » où tout le monde se connaît et SURTOUT où la majeure partie du recrutement se fait; les quelques exceptions qui viennent de l’extérieur étant probablement réservées pour des postes difficiles à remplir (comme celui de ton épouse probablement).

    Dans ce contexte, pas besoin de préciser que ces gens ambitieux pour obtenir une promotion vont tout faire pour bien paraître aux yeux du patron alors ils vont afficher une humeur joviale artificielle en permanence, ils vont t’inviter à dîner devant les autres (sans y donner suite),ils vont te demander comment çà va en te croisant sans que tu ais la possibilité de répondre car ils sont déjà loin derrière toi, etc.

    Je déteste ce genre d’ambiance assez typique des bureaux climatisés où les employés sont cravatés et préfère de loin celle qui est moins polie mais plus franche que l’on retrouve dans les usines.
    Mais, pour te dire la vérité, j’ai trouvé encore mieux le jour où j’ai accroché mon chapeau ! 🙂

    3- Il faut aussi prendre conscience qu’à certains endroits en Ontario, il y a des anglophones qui n’aiment pas du tout les francophones alors çà devient très difficile d’y décrocher un emploi et si sinon, d’y avoir des rapports cordiaux avec tout le monde.

    Pour te donner une idée de mon expérience de l’Ontario:
    * toutes mes entrevues à Windsor n’ont rien donné et on a même été parfois impoli avec moi.
    * à Chatham, une personne m’a même insulté pendant l’entrevue.
    * à Amherstburg, j’ai obtenu l’emploi mais il y avait un superviseur dans l’usine qui me détestait et m’insultait.
    * enfin, à Ottawa, j’ai pas du tout ressenti ce problème.
    * j’ai jamais essayé à Toronto car cette ville ne m’intéresse pas mais j’ai pas l’impression que j’y aurais été bienvenu.

    En ce qui concerne Montréal, c’est possible qu’à certains endroit ton accent français pose problème mais je ne sais pas vraiment et c’est toujours du cas pas cas. Par contre, à titre de client de BMO Ligne d’Action, il m’est arrivé une fois d’être servi au téléphone par une personne d’origine française alors OUI, il y a des possibilités.

    4- Enfin, j’espère me tromper mais j’ai l’impression que ton expérience de SUPERVISION en France ne t’ouvrira pas de postes de supervision ici et pourrait même être perçue comme un handicap car les cultures d’entreprises, la façon de superviser le personnel et les rapports superviseurs/supervisés sont très différents de ceux en France.

    Rien à voir avec ta compétence; C’est seulement les employeurs au Québec (pas tous quand-même) qui font preuve d’inflexibilité en se comportant comme si il y avait un nombre infini de candidats pour un poste.

    Pour te donner un exemple (le miens), en 1995-1996, j’ai été en chômage pendant 1 1/2 année malgré mes mes recherches d’emploi très intenses et mes 16 années d’expérience de l’époque car les employeurs du Québec trouvaient que j’étais trop vieux (l’un d’eux me l’a dit pendant l’entrevue)…

    Je n’avais que 40 ans !

    C’est là que j’ai décidé d’aller à Windsor pour y tester le marché avant de traverser à Détroit où j’ai finalement eu 2 offres après seulement 5 semaines de recherche.

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