L’école est finie!

school outLes vacances ont commencé depuis fin juin, il est temps de faire un bilan sur l’année scolaire de Mini Gaou. En tant que maman,  je peux dire en toute objectivité que ma fille est la plus belle, la plus intelligente et la plus parfaite du monde. Je m’extasiais  déjà sur son premier rot qui était le plus musical de la terre. Je savais donc que mon extraordinaire progéniture (qui tient bien évidement toutes ses qualités de moi), n’aurait aucun souci à suivre ici. Cette année s’est bien passée dans l’ensemble. Les premiers jours ont été très difficiles pour son père et moi. Comme elle ne connaissait personne, elle restait seule dans un coin à pleurer. Je suis arrivée au bureau le cœur brisé par cette scène plus d’une fois.  Ça s’est arrangé car elle s’est fait des amis au bout de quelques semaines.

Sur le plan pédagogique, je n’ai pas l’impression qu’elle soit déboussolée. Elle s’est rapidement adaptée aux exigences de ses enseignantes (elle en a deux) et n’a pas eu grand mal à suivre.

Je trouve qu’ici on implique beaucoup les parents. Réunions, rencontre parents/professeurs assez fréquentes, ventes, racket, collectes de fonds. On est obligé de participer à la vie de l’école et de suivre son enfant qu’on le veuille ou non. J’ai trouvé l’école ici très moderne. L’ordinateur n’a plus aucun secret pour mini Gaou qui sait trouver la B.O du film «La reine des neiges» sur internet et qui massacre écoute la chanson Let it Go en boucle depuis des mois. Disney si tu nous lis, sache que  je te hais, no I cant let it go. Petite anecdote à propos d’internet, j’ai été informée par l’école que la petite cliquait sur des liens de réseaux sociaux pendant les cours d’informatique. Ils m’ont demandé de lui parler pour que cela ne se reproduise plus. Je leur ai répondu que j’étais étonnée que les enfants aient accès à internet à cet âge. Je leur ai demandé pourquoi ils ne mettaient pas de contrôle parental. Les enseignants m’ont expliqué qu’ils préféraient responsabiliser les enfants plutôt que de prendre des mesures qu’ils jugent drastiques. Même si elle se défend très bien, leur argumentation m’a un peu déroutée. Je trouve cette règle un peu difficile à appliquer pour des enfants de 5 ans.

De manière générale j’ai trouvé la conception de la discipline ici vraiment différente de la nôtre. Je vous rappelle qu’ils ne réprimandent pas mais préfèrent se concentrer sur le positif. Je trouve que les enfants font un peu la loi ici. J’ai plusieurs fois assisté à des scènes surréalistes! Dernier exemple en date une enfant qui refusait de quitter le supermarché sans sa sucrerie alors que les parents avaient dit non. Elle a réussi à force de hurlements et de chantage à obtenir gain de cause auprès de ses parents et s’est vu en prime offrir un deuxième paquet par une cliente qui trouvait sans doute que c’était indispensable de pulvériser le peu d’autorité qu’il restait aux parents. J’étais abasourdie ; mini Gaou qui assistait elle aussi à la scène m’a regardée et a affirmé d’un air dépité : « c’est sûr, moi je n’aurais pas eu le chocolat…», c’est bien qu’elle en soit consciente.

Pour en revenir à l’école, je trouve que l’apprentissage se fait vraiment en douceur, les enseignants s’adaptent au niveau et aux capacités de l’enfant.  Ils sont vraiment à l’écoute et font un énorme travail de suivi avec les parents. C’est très chronophage mais vraiment appréciable. J’ai voulu savoir où en était mini Gaou et je lui ai fait faire la semaine passée des exercices correspondant au niveau CP en France sachant qu’elle est en dernière année de maternelle. J’ai utilisé un livre homologué par Benoît Hamon himself! Elle n’a eu aucune difficulté à faire le travail demandé.

Bien qu’elle soit dans une école francophone, elle a réussi à apprendre quelques mots d’anglais. En effet la majorité de ses petits camarades vient de familles anglophones et parle anglais dans la cour de récré. Elle n’est pas bilingue mais arrive à se faire comprendre si besoin. Nous lui parlons uniquement Français à la maison car je reste persuadée qu’elle finira par apprendre l’anglais. À part quelques différences de vocabulaire (je ne connaissais pas le verbe peinturer) son niveau de Français est resté très bon.

La seule chose qui m’a vraiment dérangée à l’école c’est le rapport à l’argent que je trouve vraiment malsain. J’ai trouvé le roi dollar bien trop présent dans la vie scolaire de mini Gaou. La notion de service public ici n’a absolument rien à voir avec celle que j’ai pu connaître en France ou au Sénégal. Même si l’école est gratuite, on est sans cesse sollicité pour des collectes de fonds, des ventes et des sorties payantes et obligatoires. Le don est une chose bien ancrée dans la vie de l’école et c’est très mal vu de ne pas participer. Les enfants sont très vite impliqués dans ces événements et comprennent assez rapidement qu’ils doivent payer pour beaucoup de choses. Je me suis souvent demandé comment faisaient les parents avec de grosses difficultés financières pour ne pas se sentir stigmatisés par toutes ces relances et sollicitations financières.

Pour conclure, je dirais que malgré les différences culturelles,  je suis satisfaite de l’école que nous avons choisie même si c’est difficile de juger tout un système scolaire en se basant sur une seule année, de maternelle qui plus est.



Catégories :Le coins des petits Gaous

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13 réponses

  1. Ça ressemblent beaucoup à ce qu’on a ici.

  2. Eh bein! Les canadiens m’étonnent de plus en plus.
    Trop marrante ma petite yovovi  » moi c’est sûre je n’aurai pas eu le chocolat » lol. Je suis contente qu’elle est passée une bonne année scolaire…
    Dis lui Bravo pour moi.
    God still bless US!

  3. Excellent ! J’aime bien tes articles, ils sont toujours lucides et objectifs pour le positif et le négatif. J’avoue qu’être seulement enseignante à l’université et ne pas voir ce qui se passait en primaire m’a manqué l’an dernier… et oui comme Pomdepin, ça ressemble à l’école anglaise. Tu en as déjà parlé je crois mais comment ça se passe au niveau des religions ?

    • Merci Kenza moi aussi j’adore tes posts 🙂
      Niveau religion tout se passe bien on respecte la religion de chacun et elle n’empiète pas sur l’enseignement. Il y a beaucoup de tolérance et c’est génial! Une de ses enseignantes porte le voile et il n’émeut personne c’est vraiment cool

  4. C’est fou: en vous lisant je retrouve toutes mes impressions lorsque mes enfants ont commencé l’école aux US. Sauf qu’ils sont toujours allés en écoles publiques américaines. J’ai souri en lisant « peinturer. » Les enfants qui naviguent entre deux langues en créent souvent une autre en prime. Mini Gaou semble adorable et vous pouvez etre fiere d’elle et … de ses parents.
    Comme Kenza pose une question sur les religions je lui dirai qu’aux US toutes les religions sont présentes en classe et respectées. Tous les matins les éleves récitent le Pledge of Allegiance et dans ce texte court et assez beau je dois dire (pour les principes) le nom de Dieu est présent. Donc la séparation religion/public que nous avons en France est différente, c’est sur.
    Merci Madame Gaou pour un autre bon billet.

  5. Peinturer, ce n’est pas une nouvelle langue inventée par l’enfant, mais simplement le mal parler à la québécoise…

    • 😆 je ne dirais pas mal parler mais différence de vocabulaire chez moi on utilise le verbe ambiancer qui n’existe pas non plus en France 😆

  6. Jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas plusieurs manières de parler le français mais bien une seule…

  7. michoco va faire sa « toute petite rentrée » cette année en « toute petite section », te lire me donne encore plus hâte de pouvoir raconter ça car oui, lui aussi c’est le meilleur, le plus beau, le plus gentil et le plus plus tout !!!

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